L’échelle de Jacob : la génération des Samuel

Le récit de l’échelle de Jacob est une vraie mine d’or en ce qui concerne notre expérience du Céleste. J’en ai récupéré quelques pierres que je partage ici, mais bien d’autres sont à extraire ! Je vous en laisse le plaisir 🙂

Dans ce billet, j’attire particulièrement notre attention sur le mouvement de monter et de descendre que les « anges » opèrent dans le rêve de Jacob. Je vous encourage à relire le chapitre 29 de la Genèse.

Jésus en tant que Fils de l’homme, se présente comme l’échelle que Jacob a vue en rêve. « En vérité, en vérité, je vous dis : désormais vous verrez les cieux ouverts, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. » Jean 1:51

Si l’on y regarde bien, tout comme Jacob, Jésus précise que les anges montent d’abord et qu’ensuite ils descendent sur le Fils de l’Homme… On aurait pu penser qu’ils descendent depuis les cieux et y remontent ensuite. Or c’est un mouvement inverse qui est décrit, celui d’une ascension angélique puis d’une descente. (Nous verrons par la suite le sens hébraïque des termes monter et descendre du passage de Genèse 29.)

Le terme en hébreu et en grec pour « ange » est respectivement « mal’āḵ » et « ággelos », qui signifient littéralement tous les deux : « messagers ». Beaucoup de passages dans la bible utilisent ces deux termes dans le sens de messagers humains et non angéliques ( Matt. 11:10; Luc 7:24; 9:52; Gal. 4:14; Jacq 2:25; Jos. 6:17; Mal. 2:7…). Je souligne cet aspect, car les messagers de Dieu concernent en premier lieu ses enfants qui annoncent la Bonne Nouvelle de Christ et du Royaume. Bien entendu, le ministère angélique auprès des héritiers du Salut est tellement précieux et indispensable pour le peuple de Dieu, qu’il ne s’agit pas ici de diminuer leur rôle en tant que messagers. (Héb 1:14)

Cependant, nous sommes aussi les messagers destinés à recevoir les messages depuis la réalité d’en haut et non celle d’en bas. Nous sommes les messagers qui montent sur le Fils de l’homme pour participer au royaume céleste, et descendent pour le manifester sur terre. Je crois profondément que c’est seulement depuis peu que cette économie du céleste commence à se déployer au sein de l’Ekklesia d’une manière plus globale. Une saison où les messages ne viendront plus d’en bas, mais d’en haut. À l’ère de l’information ultra rapide où il suffit d’allumer son ordinateur pour se nourrir, je crois que Dieu restaure le trésor réservé au peuple de la Nouvelle Alliance : celui de « télécharger »  la sagesse et les révélations encore inconnues sur terre depuis la sphère céleste, héritage exclusif des fils et filles de Dieu ! Heureusement, c’est déjà le cas pour quelques-uns, mais clairement pas la majorité. Nous abordons une saison kaïros, où la révélation perçue depuis le trône de Dieu devient la seule possibilité de participer d’une manière significative au changement de ce monde.

Plusieurs fois, depuis plus d’un mois, lorsque je pratiquais la présence de Dieu, je me retrouvais involontairement dans un sanctuaire où régnait une certaine pénombre, avec des sortes de torches vivantes qui illuminaient l’espace. Mais le reste semblait être dépouillé de toute autre distraction. Ce lieu contrastait avec d’autres visités, bien plus lumineux et peuplés. Assis à cet endroit, je sentais à l’intérieur de moi, et à l’extérieur, un silence vivant, une forte sensation du sacré qui environnait ce lieu. Plusieurs fois, des frissons me traversaient le dos, je pressentais qu’à n’importe quel moment Dieu parlerait ou se montrerait. Le temps y passait très vite. La première fois que c’est arrivé, j’ai spontanément pensé au récit de Samuel qui dormait dans le sanctuaire, mais sans avoir encore pris le temps de relire ce passage. J’étais persuadé que Dieu y attirait mon attention afin de guetter sa Voix, d’être préparé pour l’office du Sanctuaire d’en haut. C’était au point où très souvent, avant de m’endormir, je méditais sur cet endroit, et mon esprit aspirait à y retourner pour y dormir. Je disais à Claire : « Je ne sais pas trop pourquoi, mais je veux m’endormir en esprit dans ce sanctuaire ». Bref, sans rentrer plus dans les détails, je savais intérieurement que ces expériences étaient aussi un signe de ce que Dieu insuffle en son Ekklesia.

Nous quittons la période du vieux prêtre Éli qui ne voit plus bien pour inaugurer la génération de Samuel qui, par grâce seule, « se repose au bon endroit » pour voir et entendre fraîchement depuis l’Arche. Dans le troisième chapitre du premier livre de Samuel, nous apprenons que les visions ouvertes ne se manifestaient plus, et qu’ainsi la parole authentique de Dieu se faisait rare… (1 Samuel 3:1-11) 

Lorsqu’il est relaté (volontairement) qu’Eli ne voyait plus, c’est intéressant de découvrir que les visions et la parole de Dieu étaient étroitement liées. La lampe dans le temple commençait à diminuer d’intensité… (1 Samuel 3:1-3)
Ce mystérieux verset où Samuel dormait dans le temple, là où était l’arche de l’alliance, a suscité plusieurs débats (1 Samuel 3:3). Le texte hébreu n’est pas si facile à élucider. Bien sûr, la tradition juive interdirait de conclure que Samuel dormait dans le saint des saints où se trouvait l’arche de l’alliance. Mais comment ne pas se rappeler que Anne, la mère de Samuel, veut dire « grâce », et que Samuel (shem-el) veut dire « le Nom de Dieu » ? C’était justement dans ce lieu très saint qu’était proclamé le Nom de Dieu « YHWH » une fois par an par le grand prêtre. J’ose déborder du « traditionnellement » correct… Et si Samuel, sachant qu’Eli ne voyait plus grand-chose, était attiré irrésistiblement à se reposer dans le lieu où l’arche était disposée ? Et si Samuel avait prophétiquement inauguré, à son insu, l’ère de la Grâce, où la séparation entre le lieu saint et le lieu très saint fut abolie en Christ ?

Samuel reflète prophétiquement la saison que nous traversons en ce qui concerne plusieurs sujets. L’Église, dans sa globalité, est en cours d’expérimenter et d’occuper enfin ce lieu très saint : lieu de la shekinah, de l’assemblée festive des anges, du Trône glorieux de l’Ancien des jours et de l’Agneau. Le vieux prophète Eli représentait également l’expiration d’une ère qui ne suscitait plus de révélations de Dieu, comme ses fils le reflétaient en vivant sans piété. C’est aussi ce que vit l’Église aujourd’hui : elle se transmute difficilement, mais sûrement, en se dépouillant de son identité d’Eli pour embrasser celle de Samuel. 

L’Église s’appropriera son identité de « Samuel », en recevant comme une expérience personnelle « le Nom de Dieu » sur son front, dans la sphère invisible du Trône (Ap 22:4). Samuel se reposait les trois fois où il a entendu Dieu l’appeler. Nous abordons cette saison du repos spirituel, où nous apprenons à recevoir dans le repos de Sa présence, et Lui et sa gloire à se reposer en nous. Le repos depuis les cieux est incomparablement plus efficace que les actions spirituelles accomplies depuis la terre. Le repos expérimenté dans le Céleste opère bien plus d’activités et d’autorité à travers nous que nous pouvons l’imaginer. Ce repos nous transfigure en porte des cieux pour transformer la terre. Nous devenons littéralement les roues du chariot de la vision d’Ezechiel, mus par le Souffle, et nous transportons le Trône sur terre. (Ezechiel 1)

Cette saison des Samuel pour les enfants de Dieu induit l’expérience de l’échelle de Jacob, autre étape indispensable pour la croissance à la stature de fils et filles de Dieu. Nous verrons dans le prochain article comment cette échelle des cieux que Jésus déclare être, est devenue notre identité, notre héritage et devient la vie normale en Christ.

À très bientôt pour la suite de l’article !

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4 réponses sur “L’échelle de Jacob : la génération des Samuel”

  1. Merci Fabien pour ce partage si riche ! Tellement riche que j’ai pris le temps de le lire plusieurs fois, ainsi que les passages des écritures que tu mentionnes, de savourer et méditer tout cela avant de poster mon petit commentaire pour t’en remercier 😉
    Je continue d’ailleurs de « moudre du grain » à partir de ton billet, et des récits sur Jacob et Samuel, et d’en extraire les pépites tellement cela m’inspire de choses !

    Et OUI, combien je désire embrasser cette identité de Samuel, et ne pas avoir les yeux troubles, mais une vision nette et fraîche, un « oeil simple » ! Rester à MA place (tout un symbole…et un programme aussi, haha), et me reposer, car effectivement, la Grâce et le repos céleste vont de pair.
    Tiens, cela me fait penser que David aussi était à sa place et d’une certaine façon dans le repos, (puisqu’il faisait tranquillement paître ses brebis), lorsqu’il a été appelé pour être oint par Samuel, et saisi par l’Esprit de l’Eternel, et que lui aussi, en quelque sorte, tout comme Samuel, a inauguré prophétiquement l’ère de la Grâce, puisqu’il est s’est introduit dans un lieu saint pour manger les pains de proposition que la loi, à l’époque, ne lui permettait pas de manger ;-)…

    Bon, enfin bref, tout ça pour dire…j’ai hâte de lire la suite de ton article ! 🙂

    Bises les amis !

    1. Oui Stéphanie, tu as raison de parler de David discerné et oint par Samuel. Je crois que ça dévoile beaucoup de choses sur l’appel de Samuel.
      Samuel était l’Homme de la transition, celle entre la période des juges et de la royauté, entre une royauté pour les Hommes (Saul) et une royauté préfigurant Christ (David), celle d’un changement de type du ministère de prophète depuis Eli à Nathan, d’un Israël divisé et meurtri vers un Israël uni et puissant. Et je crois que c’est exactement le cas de notre génération, une génération de transition entre un avant et un après, entre une manière d’opérer depuis le terrestre et celle selon le céleste. Et Dieu a choisi la saison du repos pour L’entendre et Le voir précisément sans dispersion pour entrer pleinement dans l’Après.

      Bises à la famille 🙂

  2. Hé hé, tu as raison de dire que «Dieu a choisi la saison du repos » pour cela, et ta dernière phrase me parle beaucoup, c’est en effet la saison parfaite qui convient pour Le voir et L’entendre et entrer dans « l’Après » comme tu dis, sinon, on aurait encore pu croire ou dire que c’était grâce à nos oeuvres, nos mérites, ou encore par je ne sais quelle formule venant de nous, que nous arrivions à pouvoir vivre cela 😉 le REPOS dans son œuvre achevée où tout est accompli et Sa grâce seule toute suffisante, est la seule voie !
    Ça me fait penser à un auteur, (je ne sais plus son nom), qui, dans une étude sur la Genèse, avait dit que Dieu, lors de la Création, avait choisit de créer l’homme en dernier, parce qu’il ne voulait pas de l’intervention de l’homme et qu’il voulait qu’il ne s’occupe de rien, et qu’une fois le « travail » achevé, il n’ait plus qu’à profiter, jouir, et être dans le repos de ce que le Père avait accompli 🙂
    Alors ça me parle toujours autant, si ce n’est encore plus, pour ces temps-ci !
    Bises 😘

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