De l’eau et des palmiers (1)

Dans un de mes derniers articles, j’évoquais brièvement la traversée de la mer rouge, appelée dans la traduction littérale, la mer des roseaux (ou des joncs). Je suis ensuite allée plus loin dans ma lecture et le passage d’Exode 15 :22-27 m’a parlé entre autres choses sur l’identité, un sujet que j’affectionne. Je vous en partage quelques réflexions en deux articles. Le premier s’attardera un peu plus sur Mara et le deuxième sur Élim.

Mara, l’amertume.

Exode 15 : 22-24 Moïse fit partir Israël de la mer Rouge. Ils prirent la direction du désert de Schur; et, après trois journées de marche dans le désert, ils ne trouvèrent point d’eau. Ils arrivèrent à Mara; mais ils ne purent pas boire l’eau de Mara parce qu’elle était amère. C’est pourquoi ce lieu fut appelé Mara. 
Le peuple murmura contre Moïse, en disant : que boirons-nous?

Trois jours après cette traversée miraculeuse et salvatrice (le passage de l’esclavage à la liberté), ils arrivent à Mara qui signifie amertume. La source y est amère… comme les Hébreux.
Il y a certainement plusieurs raisons à cette amertume (la leur, pas celle de l’eau) :

Ils ont soif. Après trois jours dans le désert, lorsqu’ils trouvent cette source d’eau, elle est imbuvable. Quelque chose me dit que l’amertume des Hébreux était déjà présente. L’amertume de l’eau à Mara était comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de leur propre amertume.

Ils ont peur. Après avoir quitté l’Égypte où ils étaient esclaves, allaient-ils finalement mourir de soif dans le désert ? Quelques jours avant, ils proclamaient des chants incroyables de reconnaissance et de foi pour l’Éternel, à présent ils se plaignent. Ils ne connaissent pas (encore) leur Dieu.

– Les Hébreux sont sortis physiquement de l’esclavage, mais les blessures et habitudes liées à leur condition passée (et à celles de leurs pères) sont encore présentes. Ils avaient certainement en Égypte des occasions de se plaindre de leur servitude, de critiquer, de pester contre Dieu peut-être, d’avoir manqué de…, etc. Dieu a fait d’eux des hommes et femmes libres, mais ils réagissent comme lorsqu’ils étaient esclaves. (« Faire sortir un esclave de l’esclavage et faire sortir l’esclavage de l’esclave sont deux choses radicalement différentes » – Christine Caine)

– Liste non exhaustive…

Les Hébreux erreront dans le désert pendant 40 années, voyage qu’ils auraient pu faire en quelques jours. Qui ne s’est jamais senti comme eux, à « tourner en rond » dans le désert ? Assoiffé ? Qui ne s’est jamais senti amer ?

 « Je tiens à le dire clairement, le Juste Oint nous a libérés – non pas partiellement, mais complètement et merveilleusement ! Nous devons toujours chérir cette vérité et refuser avec ténacité de retourner dans l’esclavage de notre passé. » (Gal 5 :1 TPT)

Contrairement aux Hébreux qui sont partis de l’Égypte pour aller vers le Pays Promis, nous avons, nous, été transférés par l’œuvre de la croix directement dans le Pays Promis. Nous bénéficions déjà de la pleine gloire de la nouvelle Alliance, même si la manifestation visible, elle, est progressive. Nous avons, en effet, tendance à retourner vers ce que nous ne sommes pas, à sortir de notre vraie demeure, à ne pas jouir du tout accompli, à ne pas explorer notre Pays Acquis, à ne pas saisir notre véritable identité… C’est sans doute car il est difficile de chérir ce que nous ne réalisons pas pleinement.

Très honnêtement, dans l’expérience, je me sens plus souvent « en dehors » que « dedans ». La compréhension et la manifestation (en tout cas intérieure) progressent, mais que j’aimerais perdre moins de temps à « visiter » les déserts et que Sa (ma) gloire éclate sur la terre !

Cause et conséquence

Nos réactions/maladies sont généralement des conséquences. Il y a quelques semaines, en prenant un temps de Communion, j’ai senti Dieu me dire qu’il voulait régler/guérir les causes de ma perte auditive (il y en a plusieurs, je crois, et ce n’est pas un problème héréditaire) avant ou parallèlement de la guérison physique. Quand mon audition sera parfaitement rétablie (oui, oui c’est déjà le cas en Christ), je désire que plus jamais cette perte (conséquence) ne s’invite dans ma vie.

En médecine, on s’occupe souvent des conséquences, sans forcément régler la cause à la source. Je vais prendre un exemple un peu grossier : quelqu’un peut avoir un cancer des poumons parce qu’il aura beaucoup fumé. Bien entendu, on va lui suggérer d’arrêter la cigarette et on va traiter le cancer. Dieu, lui aussi, veut régler ces conséquences : fumer et le cancer. La cause, elle, de l’un puis de l’autre, est plus profonde encore.

Mes addictions au soleil ou encore à la nourriture, il y a plusieurs années, ont laissé des traces (conséquences) visibles aujourd’hui sur mon physique et je suis dans l’espérance qu’elles vont guérir et disparaitre. Mais arrêter les bains de soleil excessifs ou cesser de me jeter sur les placards pour ensuite vomir dans les toilettes, n’a pas réglé la cause profonde, un mal être.

J’ai parlé de conséquences physiques, mais en tant que chrétiens, nous avons parfois tendance à vouloir régler d’autres formes qui s’activent en nous ou au travers de nous : la colère, l’amertume, la peur, le rejet, le contrôle, la critique, etc., sans aller à la Source pour régler la ou les causes de ces expressions. Je crois qu’inconsciemment, c’est comme si nous nous tenions encore devant l’arbre de la connaissance du bien et du mal et que nous devions choisir de faire plutôt le « bien » ou se laisser aller à faire le « mal ». Faire le premier choix nous donnera un sentiment de satisfaction personnelle (de l’orgueil religieux) et le deuxième de culpabilité.

Choisir entre la vie et la mort, ce n’est pas choisir entre le bien et le mal. Pour moi qui aie été éclairée sur le masochisme moral que je subissais depuis des années, je peux en témoigner. Car lorsque je ne « choisissais pas le bien », selon mes conceptions de ce qui l’était ou la « religion », la culpabilité avait tendance à s’inviter dans ma vie. D’ailleurs, c’est ce coté de masochisme qui me poussait parfois à faire le « bien » alors que la source n’était pas la vie. Aujourd’hui, il continue de régler ce sujet dans ma vie. Son fardeau est doux et léger, il n’y a plus de condamnation pour nous qui sommes en Jésus.

La vérité nous rendra libres

Cette étape à Mara est donc révélatrice de l’amertume des Hébreux, de cette identité d’esclave à laquelle ils sont inconsciemment attachés. Moïse, sous l’ordonnance de Dieu, jette un bois dans l’eau amère et elle devient douce. Ce bois peut symboliser pour nous, aujourd’hui, le bois de la croix ou le bois de l’Arbre de Vie, en tout cas quelque chose qui parle de l’œuvre de Christ en nous. Personnellement, ce qui me fait du bien lorsque je me sens comme une « eau amère » c’est de laisser l’Arbre de Vie infuser en moi. Je suis envahie de paix et je me sens comme une « eau douce » en me reposant en Lui… Parfois, c’est immédiat. Parfois, cela prend un peu plus de temps. Et parfois, il arrive que je doive y retourner à plusieurs reprises.

Jésus est pour nous une nourriture et un breuvage. Il est l’Arbre de Vie auprès de qui nous nourrir, notre Source d’eau rafraichissante. C’était d’ailleurs une des raisons de l’amertume des Hébreux : ils avaient soif. Nous ne savons pas toujours comment boire à la Source et nous sommes asséchés, l’eau ne jaillit pas et les conséquences citées ci-dessus émergent plus facilement. Je crois profondément que Jésus n’a jamais ressenti d’amertume, car il savait qui était son Père, il savait qui il était lui-même et il savait à quel Royaume il appartenait. S’il pouvait être attristé, il n’était pas blessé, ni aigri. Il pouvait proposer de l’eau qui donne la vie, car il se savait lui-même être une source remplie.

Si Dieu veut régler les choses extérieures (= ce qui sort, qui réagit), le « travail » se trouve avant tout et/ou parallèlement en profondeur. Je sais qu’aujourd’hui, les luttes en moi qui m’amènent vers l’esclavage, se régleront en puisant à qui Il est en moi, et à qui je suis en Lui, dans le repos. C’est ici que naturellement, mon identité d’enfant libre, de femme libre se manifestera avec perfection. C’est en « entrant » à nouveau ou en « restant » ancré dans la Vie, que l’eau de la Vie jaillira.

Choisir la Vie, c’est entrer en nous-mêmes, puiser à cette Source et la laisser jaillir dans nos entrailles, dans cet état de Communion avec lui… en parcourant le Pays Acquis : le Royaume en nous. 

« Car si vous embrassez la vérité, elle libérera la vraie liberté dans vos vies »
(Jean 8 :32 TPT)

La Vérité est une Personne : Christ.

Dans un « vieil » article, Fabien écrit :
Lorsque Paul dit que nous sommes transformés de gloire en gloire (2 Corinthiens 3:18), en grec la préposition « de » est « apo » qui exprime « un mouvement s’éloignant de l’objet en question » ou « loin de ». Et la préposition « en » est en grec « eis » indiquant une direction vers un point atteint. Dans le contexte du chapitre 3, Paul était en train de dire que nous sommes transfigurés (‘metamorphoo’: changer de forme, transfigurer) loin de la péremption de la gloire de l’ancienne alliance vers l’éternelle gloire atteinte de la nouvelle alliance !
La gloire n’est pas à considérer comme une quantité plus ou moins importante, mais comme l’émanation d’une Personne : Christ ! Nous embrassons cette Personne ou non. Nous saisissons la gloire de Dieu ou non.

Le verset 26 d’Exode 15 se termine par « car je suis l’Éternel, celui qui te guérit ». La partie qui précède ces paroles concerne l’Ancienne Alliance. Aujourd’hui, lisons-le bien sûr à la lumière de la Nouvelle Alliance. Ce ne sont pas des commandements, des préceptes ou des lois que nous embrassons, c’est Christ.


Je termine ce premier article avec ces mots « Celui qui te guérit » (guérison pour nos corps et nos cœurs, guérisons des conséquences, mais aussi des causes). Le deuxième article est d’ailleurs la raison d’être de ces partages, c’est l’étape d’Élim qui m’a interpellé. J’irai un peu plus loin sur mes réflexions sur l’identité.

Je ne vous dis pas « Au revoir ! » mais « À la Source ! » ( ce serait une jolie phrase de salutation à la fin des messages ça !).

 

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3 réponses sur “De l’eau et des palmiers (1)”

  1. Merci Claire
    J essaye de persévérer dans des temps de méditation pour Lui
    Et c des temps de sécheresse.. Et c vrai que des émotions me mettent en colère…
    Et aussi ce matin…
    Je te remercie pour ton témoignage..
    En écoutant ton message l eau coulait au travers de ce que tu disais.. Le bois qu’ il jetait dans la source….
    Merci

  2. Génial Claire ! Vraiment ! Et j’ai hâte de lire la deuxième partie.
    Je te remercie d’avoir mis en lumière, et expliqué si clairement avec tes mots, ton témoignage et ton expérience, ce piège, cette impasse qu’est le fait de se « planter » devant l’arbre de la connaissance du bien et du mal, pensant avoir à faire ce choix, justement entre les deux. J’avais effectivement eu aussi cette révélation qu’il n’y avait pas en quelque sorte de « bon » choix, et même pas de choix du tout, puisque je me trompais d’arbre 😅 !
    Alors OUI, je veux être plantée, greffée sur Christ, l’Arbre de la Vie, et « camper », installer ma tente à la Source ! 😉
    D’ailleurs, en attendant la suite de ton billet, je te salue, et suivant ta belle suggestion, te dis : « À la Source » !
    Bises 😘

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