« La place que Dieu prend dans notre âme, il ne la quittera jamais, car en nous est sa maison des maisons, et c’est le plus grand plaisir pour lui d’y demeurer … L’âme qui contemple ceci est faite comme Celui qui est contemplé. » (Julienne de Norwich, Showings, 14ème siècle)
A cause d’une certaine altération religieuse, nous avons tendance à inverser les faits. Nous pensons que Dieu prend plaisir en nous, à condition que nous-mêmes nous prenions plaisir en Lui… Nous tombons dans le piège d’une image d’un Dieu qui réagit en fonction de notre comportement, notre perception.
L’ancienne alliance pouvait éventuellement justifier une telle compréhension, mais la nouvelle est sans appel ! Elle révèle un Dieu qui a pris définitivement l’initiative d’aimer et de s’unir dans toute sa plénitude à l’Homme, en l’oeuvre de Christ.
Nous avons une vision tellement dégradée et déformée de nous-mêmes, que nous peinons même à croire que Dieu a choisi de prendre plaisir en nous ! La source de l’expérience de notre délice en Lui repose d’abord sur la révélation du Sien nous concernant !
« Que Christ puisse demeurer en vous par la foi, et dans vos coeurs par l’amour, fortifiant votre compréhension et votre fondation. » (Eph 3:17, version Peshitta de Dr. George Lamsa)
Nous laissons Christ occuper, ou plutôt imprégner notre compréhension et le siège de notre être à travers l’amour, dont ce plaisir réciproque. La reconnue mystique Thérèse d’Avila décrivait l’oraison comme un simple « commerce intime d’amitié« .
Nous L’aimons parce qu’Il nous a aimé, nous prenons plaisir en Lui, parce qu’Il a pris plaisir en nous !
« …Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir. » (Marc 1:11)