Notre défi : l’invisible démontré par le visible.

invisbleparvisibleJésus pourrait certainement nous poser la même question qu’aux pharisiens de l’époque :  » lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche ?  » (Mt 9:5, Mc 2:9, Lc 5:23). Nous pourrions paraphraser l’interrogation de Jésus ainsi « Est ce plus facile de dire que tes péchés sont pardonnés, ou bien de te guérir ? »

J’aime tellement les questions provocantes de Jésus ! J’imagine toujours l’ambiance tendue que cela produit ! Pour resituer le contexte, il s’agit d’un paralytique qui Lui est amené. Devant le courage et la foi de ceux qui permirent au malade de s’approcher de Lui à travers autant de foule, Il lui déclare que ses péchés sont pardonnés. Bien sûr en eux mêmes les autorités religieuses de l’époque se sont demandés pour qui se prenait Jésus, car seul Dieu peut pardonner les péchés. Et Jésus ayant connaissance de leur pensée leur posa la fameuse question…

Jésus est toujours très terre à terre et pragmatique lorsqu’Il aborde une réalité spirituelle. C’est d’ailleurs souvent ce qui manque à l’Eglise aujourd’hui. Nous sommes très forts pour parler des choses spirituelles, mais beaucoup moins à l’aise pour rendre cela pratique dans la vie de tous les jours. En tout cas dans cette histoire, Jésus confronte directement la théologie des pharisiens, d’ailleurs impuissants devant l’handicap du paralytique. Il reste le même dans les cieux, Il ne veut pas être une théologie froide et inactive, mais l’Homme divin qui sauve, sa Vie en action à travers son Eglise. Les religieux eux se bornent à parler alors que Jésus parle en agissant ! C’est en guérissant le malade que Jésus démontre son autorité de pardonner les péchés.

Je me suis posé la question de si nous avions la même manière de fonctionner… Et globalement je ne suis pas sûr que nous ayons tous ce réflexe, ou cette audace spontanée de révéler une vérité invisible par une manifestation visible ! Car c’est exactement ce que Jésus fit avec le paralytique : il a montré la guérison visible du corps infirme pour confirmer le pardon invisible de l’âme coupable ! Tout comme il l’a fait dans le même principe avec le figuier desséché, ou la multiplication des pains, ou la pêche abondante de Pierre etc…

Ce n’est pas un hasard si les deux tiers du ministère de Jésus rapportés dans les évangiles concernait la guérison des corps et la délivrance d’esprits méchants !  Et lorsqu’en plus nous ajoutons les miracles ou signes qu’Il a accomplis, on se rend vite compte que Jésus révélait très souvent les réalités invisibles du Royaume à travers des réalités physiques et visibles. Parfois nous pourrions nous plaindre de voir si peu d’âmes se tourner vers Christ. Mais pourrions nous au moins affirmer au monde ce que Jésus disait : « Croyez au moins à cause de mes oeuvres » (Jn 14:11), ou bien « Si je n ‘avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché » (Jn 15:24). Nous désespérons des coeurs résistants à l’évangile sans même supposer que nous n’avons rien démontré de cet évangile, de la bonne nouvelle de Jésus Christ et de son Royaume ! Je ne crois pas non plus que la solution soit d’attendre que « Dieu dans sa souveraineté veuille bien accorder un réveil » pour vivre enfin ce qu’Il nous demande… Je crois que l’Eglise a besoin de se mouiller pour faire les premiers pas hors de la barque, mettre en pratique ce qui lui paraît si difficile aujourd’hui ! Que l’Eglise, le nouveau corps de Christ sur terre puisse dire au monde sans rougir « Croyez au moins à cause de mes oeuvres » !!! Certainement que cela implique des échecs mais aussi des petites victoires pour enchainer sur de plus grandes victoires et finalement ne même plus craindre les loupés pour saisir les victoires glorieuses !! L’Eglise a justement besoin de changer de mentalité face aux échecs. Par exemple nous prions pour un malade et celui ci n’est pas guéri, même après une longue période. Ne prenons pas cette expérience comme une excuse pour ne pas recommencer, ou bien se dire que c’était la volonté de Dieu que cela se déroule de cette manière ! Lorsque des disciples de Jésus essayaient de guérir un enfant, en vain, Jésus n’est pas venu derrière pour déclarer « qu’il en soit ainsi » ! Non, Il a guéri l’enfant car Lui a manifesté la parfaite volonté du Père (Lc 9:41) ! Quant aux disciples, ils n’ont pas fait grève de mettre en pratique le Royaume autour d’eux. Non ils ont persévéré en croyant que leur mission prévalait sur leurs échecs.

D’ailleurs lorsque nous lisons l’histoire où Pierre et Jean rencontrent un boiteux de naissance, Pierre dit au malade : « …ce que j’ai, je te le donne, au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève toi et marche » (Ac 3:6). Pierre donne au malade ce qu’il a reçu : Christ ! Et ce merveilleux Don apporte en premier la guérison visible du boiteux ! J’oserai dire que c’est l’attitude normale d’un disciple de Jésus : d’abord communiquer Christ pour les besoins évidents. Je ne dis pas ça dans le sens d’un commandement à suivre (bien que…guérir les malades en fasse partie…) mais plus dans une conviction intérieure de manifester notre royaume en action, et pas seulement en paroles (1 Cor 4:20). A la place de Pierre, si on se pose sincèrement la question, aurions nous eu la même audace de laisser le Saint Esprit guérir cet homme ? Sommes nous prêts à mettre de côté notre fierté, nos craintes, nos doutes et de confronter ce que l’on croit à un résultat visible ? Car quelle joie incroyable, lorsque nous franchissons le pas, et voyons ce que nous croyons se réaliser dans le visible ! Et là, annoncer l’évangile devient concrètement et réellement une bonne nouvelle pour ceux qui nous entendent.

Il existe une autre facette évidente et parfois vite mise à la trappe concernant la demande de Jésus : « lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche ?« . On connaît tous la fin de l’histoire, Jésus a montré ce qui était le plus facile pour Lui : Le paralytique fut guéri… Dans une lecture littérale finalement Jésus nous dit qu’Il est plus « facile » pour Lui de guérir un malade que d’apporter le pardon des péchés ! Vous me direz que c’était une figure de style, une façon de dire simplement que ça ne faisait pas de différence pour Lui, certainement… Mais personnellement je crois que ce n’était pas anodin, bien sûr pas de quoi construire une nouvelle doctrine. Mais en tout cas le piège serait d’en atténuer sa signification. Car aujourd’hui on pourrait dire que l’Eglise a inversé la tendance, on a l’impression que c’est plus facile de croire que Jésus nous a pardonné de tous nos péchés, que de nous guérir de toutes nos maladies ! Alors un bon entrainement pour chacun serait de se poser la question de Jésus : « lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche (sois guéri) ? ». Et nous verrons très vite ce que nous croyons spontanément dans nos coeurs ! Ensuite à nous de s’aligner à Sa réponse à savoir : Il a guéri le malade !

Nous sommes nous mêmes mandatés à pardonner les péchés. Je préfère citer le verset avant que vous ne me lapidiez… »il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint- Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus« . Bien sûr Un seul a payé le prix inestimable pour la purification de tous nos péchés, mais en Lui nous avons l’autorité de libérer le pardon des péchés. Dans certaines situations conduites par le Saint Esprit, une personne à l’âme accablée peut avoir besoin d’entendre notre voix libérant ce pardon. En cela on ne prend pas la place de l’unique Sauveur du monde, mais notre voix peut certainement être l’echo de son coeur !…
Ce n’était pas le sujet de cet article, mais si Jésus a souvent allié la guérison du corps avec le pardon, nous ne sommes pas plus grands que le maître pour s’en passer… D’ailleurs l’expression utilisée par Jésus « ta foi t’a sauvé » (Mc 10:52, Lc 17:19…) veut également dire « ta foi t’as guéri », en grec le verbe « sozo » signifie autant sauver que guérir (ou protéger, préserver).

 

Je vois dans tout notre entourage des gens super serviables, gentils, affectueux, certainement plus que moi, et pourtant toutes ces personnes n’ont pas Christ. Mais j’ai remarqué aussi qu’ils ne peuvent pas radicalement transformer les circonstances de la vie. C’est là l’une des grosses différences avec l’Eglise, car nous sommes le corps de Christ et nous véhiculons Christ et son Règne qui peuvent tout changer ! la maladie en santé, la tristesse en joie, le manque en abondance, la pauvreté en richesse, la culpabilité en paix, l’épreuve en victoire !! Nous avons besoin de révéler l’autorité suprême de Christ autour de nous, d’abord dans le visible pour confirmer la réalité invisible de son Royaume. Jésus le faisait et comme le Père L’a envoyé, Jésus nous a envoyé de la même manière avec les mêmes moyens et la même Vie ! « Car les oeuvres que le Père m ‘a donné d’ accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c ‘est le Père qui m’ a envoyé » (Jn 5:36). Maintenant à nous de pouvoir dire avec assurance que nos oeuvres témoignent de la source divine de notre mission !

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2 réponses sur “Notre défi : l’invisible démontré par le visible.”

  1. Merci Fabien pour cet article.
    Quand je relis (du verbe relire) et que je relie (du verbe relier) tes articles :
    – Ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement
    – Notre défi : l’invisible démontré par le visible
    J’y retrouve entre autre, l’idée de croire, de faire confiance et de voir (dans le sens de croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir) et aussi l’idée d’être vu depuis l’extérieur, par ceux qui nous entourent et qui bénéficient de Christ manifesté au travers de nous.
    Toujours bon de relire les articles, qui d’un jour à l’autre, d’une situation à l’autre, peuvent nous parler différemment selon les circonstances…
    Je continue à méditer…
    Merci Fabien, bénédictions à toute la petite famille !

    1. Ah c’est intéressant le lien que tu fais avec l’action de voir et le fait de croire qu’on a déjà reçu afin de le voir s’accomplir.

      En tout cas lorsque Jésus dit qu’il ne fait que ce qu’il voit au Père, il enchaîne en expliquant la cause « CAR ce que le Père fait, le fils le fait pareillement ». Ca implique un lien étroit entre le fait de voir et la Vie du Père en action à travers Jésus.

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