L’Homme : Une Terre, des Cieux.

Dans la bible, l’expression « la terre » est toujours conjuguée au singulier. Elle concerne et symbolise toute la création visible. Elle ne comporte pas de notion du mal comme on nous l’a souvent enseigné. Elle est plutôt l’expression visible des Cieux expérimentés. 

Dans les Ecritures, « les cieux », sont globalement conjugués au pluriel. Les termes grecque « ouranos » et hébreu « shamaim » sont aussi des noms généralement employés au pluriel. 

Le but n’est pas qu’à travers une simple observation grammaticale nous en tirions une conclusion hâtive… Cependant, j’ai senti Dieu m’interpeller sur cette subtilité. Je souhaiterais attirer notre attention sur une perception différente de celle que l’on a habituellement concernant les cieux. Une conception non exclusive d’un « endroit » spirituel autre, en-dehors de l’Homme, mais comme celle de plusieurs « univers » intérieurs d’expériences et de révélations de Christ au sein de l’Homme.

Adam est l’Homme tiré de la « glaise » du sol, en hébreu « ‘adammah ». Son « adammah« ,  unique et singulier humus pour lui, est finalement la matrice dans laquelle il trouvera ses cieux et finalement son dernier Adam, Christ.

C’est à travers son « adammah« , sa propre terre, autrement dit en lui-même, que l’Homme est appelé à rencontrer une succession de cieux intérieurs. Ces cieux pourraient être comparés à des assimilations progressives des facettes de Dieu, des trésors de la connaissance et de la sagesse qui sont cachés en Christ. Ces cieux sont comme des mondes différents de révélations de Dieu. Il n’est pas question là de « niveaux », mais plutôt comme des espaces différents dans la rencontre du mystère de Dieu. On pourrait presque parler de diverses chambres amoureuses. Elles impliquent une certaine « mort » à une connaissance antérieure pour entrer dépouillé dans une connaissance toute nouvelle de Christ. Ces cieux différents sont appelés à être incarnés dans la chair. En effet Jésus a révélé l’ultime contexte où se joue le Céleste : l’Homme lui-même ! L’échelle « des » cieux repose sur le fils de l’Homme. Notre corps est participant des expériences spirituelles des cieux, il n’est jamais mis de côté.

Les cieux sont au pluriel car nous ne rencontrons pas en nous-mêmes un seul ciel, mais plusieurs, provenant d’un seul et même Père. Notre Humanité, cette expression terrestre unique permet de manifester les cieux multiples de Dieu. Le Royaume au-dedans de nous est l’invitation de Christ à vivre pour soi-même son Règne dans ces différentes régions intérieures de notre être. Selon la vision de Jean, L’Eglise est une Cité ! Nous possédons en nous bien plus de demeures que nous l’imaginons, et l’Esprit souhaite nous y conduire.

Après tout, Jésus nous dit que le royaume des cieux est semblable à un arbre en devenir, abritant les nids d’oiseaux du ciel (symbole de connaissance / sagesse – Job 12:7) ! En fait, plus nous expérimentons le Royaume « des cieux » en nous, plus ces diverses chambres de sagesse, connaissance et révélation augmentent ! « Le coeur se dilate dans l’amour » dira le curé d’Ars, c’est vrai, le coeur épris du divin s’élargit en plusieurs demeures-cieux, c’est la dynamique du Royaume de Dieu en l’Homme. 

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