Lorsque nous appréhendons ce qui nous entoure et la sphère dans laquelle nous vivons avec nos sens physiques, les richesses « invisibles » de la Cité céleste nous paraissent inaccessibles… Peut être même que dans notre vie spirituelle, il ne nous semble pas que ces richesses soient aussi proches ou à portée de main. Pourtant Jésus nous dit aussi que le Royaume est à portée de main, qu’Il fait même partie de nous (Lc 17:21) et cependant nous pourrions avoir le même ressenti qu’Il n’est pas toujours notre expérience quotidienne. Je souligne cela, car en approfondissant les richesses de la Nouvelle Jérusalem, nous pourrions rapidement les considérer au-délà de ce que nous vivons ou même pourrions vivre en Christ. Pourtant elles sont notre héritage présent, ce qui nous est réservé dans le céleste ! Et comme nous avons vu dans l’article « Les cieux et la terre sont un en Christ« , ne pensons pas que la dimension céleste est séparée de notre expérience en Christ sur terre. Notre Dieu est un Dieu de foi, et Il conduit son peuple à marcher en cette même foi, cette même confiance. Et la foi de Christ en nous, permet de saisir l’invisible du céleste pour le manifester et le vivre sur cette terre.
Que nous puissions percevoir les richesses de la Cité céleste, à travers cette foi et cette assurance qu’elles font parties de notre union avec Christ sur cette terre ! Recherchons, aspirons, voyons et saisissons ce qui est d’en Haut, là où nous sommes en Christ. Ainsi nous réaliserons que seuls nous mêmes selon notre compréhension limitons les ressources infinies d’en haut.
A) La Gloire de la Cité sur la haute montagne.
Ap 21:9-11 « Viens, je te montrerai la nouvelle mariée, l’épouse de l’Agneau. 10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la grande cité, la sainte Jérusalem qui descendait du ciel venant de Dieu, 11 avec la gloire de Dieu. Et son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, telle qu’une pierre de jaspe cristallin. «
D’abord l’ange conduit Jean sur « une grande et haute montagne » pour montrer la Nouvelle Jérusalem. Sans approfondir dans cet article le sujet de cette « montagne », il faut se rappeler que cette montagne de Sion (Hébreux 11:12) est toujours depuis l’ancien testament le lieu où Dieu règne. Cela nous rappelle la parole de Jésus qui dit « Une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Mt 5:14). La montagne de Sion est toujours liée à la gloire et l’éclat de la Cité. Dans l’ancien testament il s’agissait géographiquement de la montagne où Jérusalem siégeait. Jean, lui, nous révèle la dimension spirituelle de cette montagne si particulière. Dieu nous ouvre les yeux sur la réalité dans l’Esprit de cette montagne de gloire où demeure Sa Cité, Son peuple. L’Israël de l’ancienne alliance demeurait physiquement en Sion sur cette montagne, et aujourd’hui notre Père nous révèle la demeure céleste du peuple de la Nouvelle Alliance ! Nous sommes spirituellement sur cette haute et grande montagne où demeure la Nouvelle Jérusalem, son peuple. Beaucoup de chrétiens désirent, à raison, visiter Jérusalem et cette montagne de Sion. Mais j’oserai dire qu’il serait d’autant plus avantageux pour nous d’aspirer à voir et à réaliser que nous demeurons par Christ sur cette montagne de Sion dans sa réalité spirituelle et céleste ! Alors nous pourrions lire tous les psaumes et prophètes qui parlent de Sion et de cette montagne non plus uniquement en regardant au terrestre mais en percevant toutes les promesses et faits qui sont nôtres dans le céleste.
Pour en revenir à la Gloire qui émane de cette Cité Céleste, Dieu nous montre qu’il la manifeste toujours sur la plus haute montagne, celle qui est la plus visible. La Cité n’est pas cachée, ombragée ou gardée secrète, au contraire elle est pleinement mise en valeur ! Dieu est si fier de cette Jérusalem Glorieuse, qu’il la place sur la haute montagne ! Dans la dimension céleste la Jérusalem d’en haut est connue et contemplée ! Il n’y a que des hommes pour penser que celle-ci ne sera vue et réelle qu’après le jugement… Que nous puissions voir comme Dieu nous voit ! Nous ne sommes pas l’Église devant se cacher ou s’isoler pour résister à l’ennemi, aux mauvaises doctrines ou à la souillure du monde… mais la Jérusalem Céleste démontrant la domination ainsi que la victoire de Christ en conquérant la terre ! La vision de Dieu concernant son peuple est complètement à l’opposé de la vision de la plupart des chrétiens aujourd’hui ! Notre Père voit la Gloire et la hauteur de sa Cité comme une réalité actuelle et agissante.
Dans l’ancien testament le peuple juif comprenait parfaitement que là où résidait Dieu, sa Gloire y demeurait également. Or la bible nous dit que depuis la nouvelle alliance le peuple en Christ est là où Dieu habite. Nous sommes le « lieu » de Gloire du Père. Nous sommes la Cité où sa Gloire rayonne. Certes nous ne le percevons pas forcément, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas la réalité spirituelle en Christ. Nos yeux intérieurs ont tellement besoin de s’ouvrir !
Matthieu 13:43 « Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende ! »
B) Sa muraille et Ses douze portes.
Ap 21 : 12-25 « Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël: à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau…. Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste…Les douze portes étaient douze perles ; chacune des portes était d’une seule perle. Ses portes ne se fermeront jamais pendant le jour –– or là il n’y aura pas de nuit. »
1) Sa muraille
Encore une fois Jean utilise ce qualificatif « grande et haute » non plus pour la montagne mais pour la muraille. C’est comme si l’Esprit voulait marquer l’aspect impressionnant et voyant de la Nouvelle Jérusalem. Elle est pleinement visible et en même temps elle paraît complètement inaccessible à l’ennemi éventuel. Le Saint Esprit nous révèle d’abord la hauteur inviolable de la muraille puis ensuite sa profonde stabilité en nous présentant ses douze fondations. En fait il est décrit une parfaite muraille dont rêverait toute forteresse ! Zacharie a parlé de cette muraille : « Je serai pour elle (Jérusalem), dit l’Eternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d’elle.(Zacharie 2:5) »
Dieu Lui même en est la muraille. La protection de la Cité ne dépend pas des performances de l’Homme… mais de Dieu Lui-même ! C’est encore un domaine où nous pouvons faire confiance à notre Seigneur pour la protection de Son Épouse. L’Homme pourrait avoir l’impression d’être chargé de défendre l’Église… et pourtant c’est le rôle de Dieu. Lorsqu’il est parlé de l’aspect individuel de notre Armure dans Éphésiens, il s’agit de l’Armure de Lumière qui est Christ Lui-même. Il est le Salut (casque), la Justice (cuirasse), la Foi (bouclier), La Parole (épée), la Vérité (ceinture), le Zèle (chaussures). Christ Lui-même est notre équipement personnel et corporatif de défense.
Les fondations de cette muraille sont décrites à travers l’ornement de pierres précieuses. Les douze pierres indiquées correspondent aux douze pierres composant le pectoral dont se revêtaient les souverains sacrificateurs de l’ancienne alliance. Or le souverain sacrificateur de la nouvelle alliance est Christ Lui-même. L’Esprit nous montre que la fondation de cette muraille est la révélation de la personne de Christ à travers ses apôtres.(Ephésiens 2:20 / 3:5). Notre Seigneur assure la stabilité de cette haute muraille à travers la révélation de Sa Personne. Plus la révélation est grandissante, plus l’expérience de Sa Vie est complète. Et plus Sa Vie se manifeste, plus elle est en capacité de résister à l’assaut de tout ce qui est extérieur à la Cité. (satan, la corruption du monde, les hérésies, l’épreuve…).
2) Ses douze portes
Jean nous parle des douze portes donnant accès à la Ville. Les portes servent à communiquer entre l’intérieur et l’extérieur. Le point qui m’a marqué est la présence des anges à chaque porte. Les seuls à pouvoir rentrer sont ceux dont le nom est inscrit dans le livre de Vie, que ce soit un individu ou une nation d’ailleurs (Ap 21:26-27). A la différence des portes du séjour des morts, celles-ci ne peuvent être prises d’assaut ! (Mt 16:18) Elles sont continuellement ouvertes, car elles sont toujours gardées ! (Ap 21:25) Les anges sont au service de ceux qui héritent du Salut (Hb 1:14). Eux mêmes participent activement à la protection des portes. Les quatre cotés de la Cité comportent trois portes chacune. Bibliquement les portes d’une ville représentent le « conseil », le rassemblement d’anciens où l’on rendait la justice. Elles symbolisent également un conseil de guerre et le roi qui rencontre son armée pour des plans militaires (1 Rois 22:10,2 Samuel 19:8-9) . De plus les douze portes sont décrites comme douze perles. Christ Lui-même est la Perle de grand prix et la Porte du salut par excellence. Il est aussi le Chef et Stratège de l’armée ainsi que la Justice de Dieu. Les portes de la Cité sont finalement un type de Christ qui est l’accès à la Vie, le lieu de Justice et le Représentant de toute l’armée divine. Et les douze noms des tribus sur les portes décrivent les différents moyens ou instruments parmi lesquels Christ se manifeste et se rend accessible à travers son peuple entier.
Les murailles et les portes sont décrites avec de telles dimensions et caractéristiques glorieuses, parce qu’elles sont des types de Christ Lui-même. La notion de défense, de protection, de sécurité, d’accès, d’entrée, d’armée ne dépendent pas des hommes et de leur force naturelle, mais uniquement de Christ constituant son Épouse ! Nous le reverrons encore, mais le dessein ultime de Dieu est que Christ remplisse tout en tout. (Col 3:11)
B) La Ville cubique…
Ap 21:16 « La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. »
On pourrait franchement se demander pourquoi il nous est précisé les dimensions de cette Ville ainsi que sa forme cubique. Pourtant comme d’habitude il n’y a pas d’informations inutiles. En fait la forme cubique rappelle le lieu très saint qui était également un cube. (1 Rois 6:20) Dans la nouvelle alliance il n’existe plus cette séparation entre le séculier et le sacré. Dans l’ancien testament l’Éternel soulignait cette distinction à travers la composition du temple avec son parvis, son lieu saint et son lieu très saint. Le parvis était accessible à tous même les non juifs, le lieu saint était l’endroit réservé aux prêtres et aux sacrificateurs, et enfin le lieux très saint était limité au souverain sacrificateur. A cette époque il existait un schisme net entre le peuple et la prêtrise. Il n’était pas donné à tout le monde de « servir » Dieu. Il s’agissait d’un travail accompli uniquement par l’élite spirituelle. Ce n’est pas un hasard que la Cité soit décrite comme ce cube « très saint », car elle est entièrement sacrée. Cette Ville n’est pas composée d’un peuple séculier et sacré, mais seulement d’une race élue, d’un royaume de sacrificateurs ! (1 Pi 2:9) Les mêmes dimensions des côtés de la Cité révèlent ce principe d’égalité dans le peuple de Dieu en Jésus Christ. Il est malheureux qu’aujourd’hui l’Église ait inventé cette différence entre ceux qui sont dans le « ministère » et ceux qui n’y sont pas. Nous pourrions croire qu’il est normal d’observer un certaine élite spirituelle au service de l’Église, puis une autre partie « spectatrice » ou passive… Ce n’est que notre chair qui a cette tendance à séparer le sacré du séculier ou le « ministère » d’un « travail ordinaire ». Mais ce n’est pas la réalité spirituelle en Christ. Toutes choses que nous vivons, que nous faisons sont sacrées, car Dieu est notre Vie à travers Christ. Il n’y a aucune séparation dans notre quotidien entre le spirituel et le matériel. Il n’y a aucune distinction dans le peuple de Dieu, chacun sert Dieu là où il est ! Il n’est aucunement nécessaire d’être « à plein temps » ou bien se consacrer au fonctionnement d’un bâtiment appelé « Église » pour avoir le titre de « ministre » ou « pasteur », « prophète », « évangéliste », »enseignant » ou « apôtre ». Il n’en est rien. Notre vie en elle-même est un ministère. La seule et fondamentale marque qui distingue le vrai ministère est notre type de marche et de vie : soit par l’Esprit de Christ, soit par notre chair. Tout le reste découlera de cette condition. Tout ce qui est appelé « sacré » ou « religieux » dans le christianisme émane bien souvent de notre chair et non de l’Esprit de Christ. Mais la Jérusalem Céleste est l’Épouse qui marche et vit par Christ. Et elle n’est composée que d’un seul peuple élu au service de Dieu. Nous sommes tous égaux car tout saint est mort avec Christ et a Christ en lui. Paul lui même dira qu’il ne connaît plus personne selon la chair (2 Cor 5:16). Je n’aime pas utiliser le mot « réforme » à toutes les sauces, mais pourtant cette notion d’égalité dans l’Église est appelée à être révélée pour réformer le fonctionnement actuel du peuple de Dieu.
Voilà pour la 1ère partie décrivant les richesses de cette merveilleuse Cité.
Nous aurons vu ensemble la Gloire demeurant en cette Cité, perçue par tous dans le domaine spirituel. Que cette Gloire et ce Rayonnement triomphal sur toutes choses nous soient de moins en moins cachés. Nous avons également évoqué la muraille et les douze portes qui symbolisent notre sécurité, notre protection, notre armure, les forces de l’armée, le lieu de justice et le moyen d’atteindre ceux qui sont à l’extérieur. Toutes ces notions ne sont pas des choses distinctes à atteindre, mais elles sont Christ Lui-même ! Puis enfin nous avons parlé de l’aspect cubique de la Jérusalem céleste qui concerne l’égalité et la prêtrise de tous les saints possédant Christ.
Je prie que notre Père d’Amour nous ouvre les yeux selon ses richesses glorieuses, afin de voir plus pleinement la perfection de Christ !
La suite au prochaine épisode !
Oui, par expérience quand les cieux et la terre ne font plus qu’un en nous, alors il n’existe plus de séparation entre le spirituel et le monde, Christ les unit en nous grâce à l’héritage qu’il nous a laissé. Quand tout ne fait qu’un, les limites disparaissent, l’impossible terrestre disparaît dans rien est impossible pour Dieu. Abandon total, une mort dans un lâcher prise de l’ego qui se noie totalement en Christ.