« Vous devez attraper les renards troublants, ces petits renards sournois qui gênent notre relation. Car ils envahissent notre vignoble bourgeonnant d’amour pour ruiner ce que j’avais planté en vous. Allez-vous les attraper et les enlever pour moi ? Nous le ferons ensemble. » (Cantique des cantiques 2:16, Passion Translation traduit en français)
N’avez-vous jamais ressenti, comme une sorte « d’ambiance de fond », votre coeur lourd, tortueux, vide, comme devenu infirme ?… C’est comme si un nuage épais flottait sur votre coeur sans vraiment savoir ce qui pèse ou étouffe la joie, l’amour et la paix de Dieu. Et puis à certains moments, pendant une durée très variable, vous ressentez une sorte d’accalmie qui vous permet de respirer, de penser même que c’est bon, vous avez trouvé la bonne recette dans votre vie spirituelle… Et finalement ce « nuage épais » réapparaît, et de nouveau votre coeur en est alourdi, presque asphyxié.
Cette traduction de Cantique des cantiques 2:15 aborde avec poésie et précision cette expérience du coeur. En effet, l’image des renards n’est pas anodine. Dans lamentations 5:18, on apprend que les renards se baladent dans les ruines, les lieux désolés. D’ailleurs on trouve avec la racine hébreu « שֹׁעַל » du terme renard, la notion de lieu creusé et escarpé, de caverne…
Et ces petits « renards » sournois, cachés, enfouis dans notre coeur viennent ravager la vigne intérieure. On n’y prête généralement pas grande attention, car ils paraissent « petits » alors on ne prend pas le temps de les saisir, de les « attraper » fermement. On ne s’y attarde pas, et pourtant ils gâchent, assombrissent et alourdissent notre relation d’amour avec notre Bien-aimé. Ils demeurent dans les cavernes de notre coeur, les endroits en ruine qui sont comme isolés de la gloire de Christ.
Et pourtant, l’amoureux de notre âme, lui, les voit ces petits renards qui gâtent les fruits de sa Vigne ! Il sait les dégâts qu’ils peuvent entraîner sans notre coopération pour les retirer du vignoble. Et Jésus nous demande « veux-tu bien les enlever pour moi ? ». Autrement dit, si tu ne le fais pas pour toi parce que tu t’es habitué à cette lourdeur, à cette fourberie, et bien l’Epoux le demande pour lui-même, et en voie de conséquence pour notre propre bien !
La démarche intérieure, l’appel du Bien-aimé à « aller vers soi » du Cantique des cantiques est un moyen de s’attarder sur ces petits renards. Là, dans ce mouvement intérieur, iIs feront certainement apparition pendant cette descente en soi dans l’accompagnement de l’Esprit. Et ce sera le moment divin pour ne pas les éviter et les « chasser de notre tête » mais plutôt de les confronter et laisser notre sauveur les attraper avec nous ! Nous avons Christ en nous, un parfait Samson qui peut en attraper bien plus de trois cents, sans même une goutte de sueur (Jg 15:4)… Ce n’est pas qu’une image, il s’agit d’une vraie dynamique spirituelle en nous grâce à son aide.
Ce n’est pas à nous de fuir devant ces renards, c’est à eux de fuir lorsqu’on ne bouge pas devant eux. Dans cette coopération intérieure à travers cette rencontre vers soi-même, nous permettons à Christ de régner sur les bêtes sauvages de notre coeur.
Je termine avec le verset qui suit celui du début de l’article :
« Je sais que mon amoureux est à moi, et que j’ai tout en toi, car nous nous délectons l’un dans l’autre » (Cantique des cantiques 2:16, Passion Translation traduit en français)
Top! Merci Fabien👍
Comme d’hab, c’est top et c’est synchro avec le ressenti d’ici.
Proverbe 4 :23 Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie.
Le mot hébreu traduit ici « source » signifie aussi: issue, frontière, sortie, extrémité, fin, extrémité.
La version TOB (car de lui dépendent les limites de la vie) et la version Darby (car de lui sont les issues de la vie) en sont des exemples.
Dans notre cœur sont non seulement les sources de la vie mais aussi les limites, les frontières de la vie. Les limites de notre vécu sont établies dans notre cœur.
Ça peut être une bonne ou une mauvaise nouvelle.
La mauvaise : nous ne dépasserons jamais les frontières/limites établies notre cœur.
La bonne nouvelle : nous irons jusqu’aux frontières/ limites établies dans notre cœur !
A nous d’élargir avec Lui nos frontières dans notre cœur et la Vie habitera « le pays » jusqu’à ses frontières.
A force de taper sur la dalle en béton, chacun avec nos masses, elle finira bien par céder.
Bénédictions
Hé hé, « Missionnaire »(@PF) intérieur de nouveaux horizons 😉
Génialissime ! Yes, merci Paddy, ce commentaire fait vraiment écho pour moi et ravive l’impact de cette phrase que j’avais reçu il y a quelques temps et que j’avais d’ailleurs partagé sur le blog : « Quand ton coeur s’élargit, tes horizons s’ouvrent aussi ». J’avais reçu cette phrase avec du coup, une joyeuse vue ou perspective de ce que cela pouvait donner dans « l’être », puis dans le « faire » dans différents domaines de notre vie !
Nous avons un Dieu infini et illimité, alors pourquoi nous retenir et nous limiter et du coup LE limiter ?
Alors larguez les amarres moussaillons, hissons haut les voiles du coeur et respirons à pleins poumons l’air du grand large ! 😉
« veux-tu bien les enlever pour moi ? » OUI OUI OUI…
Merci Fabien de tes réconforts
Merci Fabien, oui, encore une fois, c’est vraiment TOP !
Dans la même veine, j’ai souvent médité pour ma part ce verset que l’on trouve dans Ecclésiaste 10:1 « Les mouches mortes infectent et font fermenter l’huile du parfumeur ».
Ce que tu dis sur les « petits renards » me fait vraiment réfléchir aussi et surtout que tu soulignes le fait qu’ils se promènent dans les lieux désolés, laissés dans l’ombre ou à l’abandon…
Du coup, je me suis vue comme tu le dis très justement, trop souvent en train d’éviter ces « lieux » et de fait, de ne pas « affronter » ces renards : pas le temps de m’attarder là-dessus, trop compliqué, ou pas important, ça finira bien par se régler tout seul… Et puis les cavernes trop sombres, ça fait un peu peur quand même et les lieux laissés à l’abandon…pfff, on sait pas par quel bout commencer, c’est du travail et on pourrait se blesser ou se salir (ce qui ternirait notre image et notre relation avec le bien-aimé, va savoir…), bref on préfère rester bien gentiment à entretenir les parcelles du terrain qui sont déjà bien propres 😉
Enfin voilà, tout ça pour dire que ça me fait bien réagir et réfléchir 😉
Sur ce, je vais vous laisser, car…je crois que la chasse aux renards est ouverte, et que j’ai du boulot au jardin ! 😉
Bises les amis.