Connaissance et Crainte de Dieu (3)

« Et Moïse dit au peuple : Ne craignez pas ; car Dieu est venu pour vous éprouver, et pour que sa crainte soit devant vos faces, afin que vous ne péchiez pas. » (Exode 20:20, CWSB)

Je continue d’approfondir, dans ce 3e article, l’esprit de la connaissance et de la crainte de Dieu selon Esaïe 11:2. Je rappelle que Jésus était particulièrement sensible à la crainte de Dieu, selon le verset 3. Jésus marchait dans la révélation du Fils parfait qu’Il est, par conséquent dans une relation d’amour parfaite avec le Père, et rempli de la crainte de Dieu ! L’amour parfait bannit un autre type de crainte, mais pas celle de Dieu.

Avant de développer le sujet des sept yeux et des sept cornes de l’agneau en relation avec l’esprit de la connaissance et de la crainte de Dieu, je souhaite souligner et développer la différence entre la peur que Jésus a détruite à travers l’œuvre parfaite de la Croix, et la crainte de Dieu qui éveille une connaissance de différentes faces de Dieu. Celle qui nous prépare à des rencontres au sein du mystère de YHWH, dans lequel nous avons accès en Christ.

De quelle crainte parle-t-on ?

Le diable a suscité en Adam et Eve une version altérée, pernicieuse et mortifiante de la peur. À travers le péché, l’humanité a été introduite dans une version infectée, déchue de la vraie et saine crainte. 

En effet,  il existe bien une saine crainte — littéralement une peur sainte — qui peut être à la fois une expression de la piété, et une expérience de la sainteté de YHWH et certaines de ses faces en particulier.

Cette crainte de Dieu n’est pas celle que l’amour parfait bannit. Au contraire, à travers cet amour manifesté en Christ, nous accueillons l’esprit de crainte de Dieu afin d’entrer dans des révélations de sa connaissance qui ouvrent des aspects de Dieu bien souvent inconnus pour ses enfants.

L’un de ces aspects est ce que la bible nomme la nuée ténébreuse où YHVH s’est déjà manifesté dans l’histoire d’Israël. (2 Sm 22:10-12, Jb 22:13-14, Ps 97:2-6). Cette nuée est particulièrement reliée dans la bible à la connaissance de la gloire de Dieu. (1 Rois 8:10-11, Ex 20:20, Es 4:5). Je crois que c’est un exemple intéressant de tout un domaine de dévoilement de la personne de Dieu qui est aujourd’hui peu discuté. Dans l’Ancienne Alliance, ce type de rencontre au sein de la nuée n’était possible qu’à certains hommes. Aujourd’hui, en Christ, nous avons droit et accès à ce genre de face-à-face avec Dieu, dans cette atmosphère inhabituelle de rencontre.

La Nuée des ténèbres

« Et Moïse dit au peuple : ne craignez pas ; car Dieu est venu pour vous éprouver, et pour que sa crainte soit devant vos faces, afin que vous ne péchiez pas. Et le peuple se tint à l’écart, et Moïse s’approcha de l’épaisse obscurité où était Dieu. » (Exode 20:20-21, CWSB)
« Alors Salomon dit : L’Éternel a dit qu’il habiterait dans les ténèbres épaisses. » (1 Rois 8:12, CWSB)
« Les nuées et les ténèbres l’entourent, la justice et le jugement sont la demeure de son trône. » (Ps 97:2, CWSB)

Les expressions « épaisse obscurité » ou « ténèbres épaisses » sont en hébreu « עֲרָפֶל ‘arāp̱el » (« ānān pour “nuée”). Cela veut dire « nuée lourde et dense » ou « nuée obscure ». Ces termes se réfèrent à la « kabowd » de Dieu, c’est-à-dire au poids tangible de sa gloire, où Dieu est expérimenté dans une sphère d’apparition particulière.

Moïse a expérimenté cette nuée de ténèbres dans laquelle YHVH s’est révélé sans précédent. Le roi Salomon en a également été spectateur. Ces ténèbres-là ne sont pas, dans la compréhension hébraïque, synonymes d’une sphère démoniaque. Il s’agit d’un environnement de mystère, de sainteté, de jugement et de justice où Dieu se manifeste d’une manière tangible et inhabituelle par rapport à ce que nous vivons aujourd’hui lorsque nous parlons de « la gloire de Dieu » (Ps 97:2-6). Il ne s’agit pas, là, de sa présence qui peut se rendre visible à travers des manifestations surnaturelles, mais de rencontres vécues en face à face avec YHVH où notre personne passe au crible de sa pureté et de sa sainteté. L’esprit de la crainte de Dieu est comme un tuteur, nous préparant et nous ajustant à expérimenter ses faces qui ne sont plus celles d’un Homme.
Au cours de mes expériences personnelles, je réalise au fur et à mesure que différentes facettes de révélation de Dieu impliquent un relationnel, ou un « protocole », différent selon ses diverses manifestations. D’ailleurs, c’est assez semblable dans le naturel. Par exemple, je ne me comporterais pas avec ma femme, dans un contexte professionnel, de la même manière que je le suis lorsque nous sommes à la maison.  De même, nous approchons différemment YHVH selon qu’il nous prodigue son cœur de Père ou de parfait berger, que lorsqu’il se révèle dans l’environnement du Trône.

Et c’est en particulier dans l’engagement des réalités célestes et de nos rencontres avec Lui que nous réalisons et commençons à mieux saisir ces différentes manières d’être en relation avec Lui.

Un tournant pour l’Église

L’Église est arrivée à un certain tournant dans sa relation avec Dieu. Quand Jésus était présent au milieu de ses disciples, ces derniers entraient en relation avec leur Rabbi, physiquement. Ensuite, un autre changement de dispensation a eu lieu. Le Saint Esprit a été répandu pour permettre la présence constante et invisible de la Trinité avec et en eux. Puis, pendant des siècles,  le Corps de Christ a continué d’apprendre à marcher dans l’onction intérieure de Christ.
Depuis plusieurs années, Dieu ouvre désormais la révélation pour vivre et marcher avec Lui en le « rejoignant » là où son Trône demeure : les Cieux. C’est une transition magnifique pour l’Église lorsqu’elle l’embrasse. Plus vite nous demanderons à Dieu de nous l’enseigner, plus vite nous comprendrons l’ampleur de notre responsabilité en tant que fils et filles de Dieu avec la perspective d’en haut, celle du Seigneur des cieux. Je suis persuadé que toute nouvelle dispensation que Dieu ouvre s’accompagne d’un crible de nos cœurs afin de grandir dans nos responsabilités. Nos véritables motivations sont alors jugées et transformées si nécessaire, si nous accueillons ce processus. Dieu prend tout son temps pour ce travail en nous.
En cette saison divine, YHVH nous enseigne en particuluer à fonctionner depuis les cieux sur terre, et cet apprentissage implique des protocoles différents selon ce que Dieu nous révèle de telles ou telles « demeures » / « dimensions » dans sa Maison. Nous apprenons à y découvrir les cours célestes, le jardin secret, les lieux de gouvernance, etc. La Trinité nous est alors révélée dans ses personnes visibles. Nos responsabilités et nos fonctions de fils de Dieu prennent forme dans notre co-règne avec Christ.

Conclusion

Nous vivons une saison kaïros tellement spéciale ! Au sein de ces sphères d’en haut, à explorer et à développer, en partenariat avec YHVH, nous avons besoin de l’esprit de connaissance et de crainte de Dieu auquel Jésus était particulièrement sensible (Es 11:3). C’est une manière de permettre à la Parole de sonder nos intentions et nos pensées, ainsi que nos sens spirituels comme l’imagination, autrement dit notre vision interne. C’est nécessaire de laisser YHVH nous manifester ses jugements et sa sainteté, en particulier dans notre croissance relationnelle avec Dieu, depuis l’environnement céleste. La responsabilité et la redevabilité sont les fruits d’un accompagnement de l’esprit de crainte de Dieu dans notre cheminement, et il semble  que c’est essentiel pour que le Roi des rois nous ouvre plus largement notre vocation céleste.

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Une réponse sur “Connaissance et Crainte de Dieu (3)”

  1. Parfaitement d’accord. On ne peut pas considérer que l’Amour bannit la crainte et que de l’autre, l’Amour la réclame. Or Dieu ne se contredit pas. La crainte est souvent percue et comprise au travers du prisme de l’ancienne alliance et d’un contexte différent de la nouvelle alliance, mais également sur une traduction difficile à traduire sur le terme hébraïque incluant la crainte qui est le même mot egalement pour signifier respect. Or l’Amour bannit la crainte car si la crainte mêne à l’Amour, quel Amour y a t il réellement ? Lorsque la peur du jugement disparait, la peur de la mort disparaît, la peur du rejet… Alors pouvons nous seulement librement aimer gratuitement. Car ne nous voilons pas la face, quel Amour y a t il à aimer par intérêt ? Quel Amour y a t il d’aimer pour obtenir ou tenter pire de se sauver ? Est on dans une relation d’esclave avec son bourreau pour le satisfaire ou dans une relation d’un Père aimant inconditionnellement son enfant ? De même, nous qui sommes pères ou mères, d’un amour bien moins parfait que celui qui a donné son propre fils pour nous sauver, lequel d’entre nous préféreraient sincèrement que notre enfant nous aime par peur plutôt que par Amour tout court ? L’Esprit religieux asservit, celui de Dieu libère.

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