Je vous propose quelques pensées tirées du passage de Marc 4:35-41 où une tempête se lève tandis que Jésus et les disciples traversent la mer de Galilée.
J’aime la Bible et ses différents niveaux de lecture, et comment une histoire peut parler de multiples façons. Voici la mienne pour aujourd’hui, je vous partage toujours ce qui me parle pour moi-même.
Une nouvelle étape
La partie qui précède cette histoire parle de semence, de croissance et de porter du fruit.
« Passons sur l’autre rive » indique une direction, un changement, aller d’un point à un autre ; dans l’histoire ils se dirigent vers une autre région. Cet appel de Jésus fait référence au chemin qu’Il nous invite à prendre afin de nous emmener vers une nouvelle étape de maturité, aller vers cet autre lieu aura toujours vocation à nous faire grandir. Si nous vivons une vie chrétienne normale, c’est-à-dire centrée sur Christ, nous aurons de nombreuses occasions d’entendre un « Allons de l’autre côté ». Cet autre côté c’est un projet de Dieu pour : ta vie, ta famille, ton travail, tes finances, ta communauté, ton corps ; une nouvelle étape dans tes conceptions (« Hé, veux-tu bien changer ta façon de penser au sujet de… ? ») ; quitter tes dysfonctionnements pour fonctionner normalement,…
En tout cas, c’est quelque chose que Dieu initie pour notre bien et qui aura également des effets bénéfiques pour le Royaume sur cette terre, puisque cette croissance nous permettra de porter plus de fruits aussi pour les autres.
Une collaboration
Dans l’histoire il n’est pas dit « Emmenez-moi » ou « Allez », mais « Allons ». Jésus est déjà dans la barque, c’est une invitation de sa part et ce n’est pas pour qu’on s’y rende « sans lui », plus précisément sans collaborer en union avec lui. Il est le Chemin, du point de départ jusqu’à l’arrivée ; il est le Parcours dans son intégralité. Et vous savez quoi, même si nous choisissions de rester sur la rive, il demeurerait avec nous jusqu’à ce qu’on se décide à monter. Et si nous montions dans une autre barque (il y en a d’autres à côté dans l’histoire), il viendrait nous rejoindre dans la nôtre. Si nous déviions vers une autre rive que celle indiquée, il nous accompagnerait aussi (Ps 139). Et quand nous le laisserons ENFIN prendre les rênes complètes de nos vies et de nos projets (les siens pour nous), alors nous pourrons nous diriger vers le lieu à atteindre, parfaitement choisi pour nous et ainsi croître.
Quand les choses se compliquent
Voyager vers l’autre rive n’est pas exempt de turbulences. Une nouvelle étape de maturité passe souvent par de sérieuses secousses. La tempête n’est jamais envoyée par Dieu, je le reprécise au cas où certains seraient encore dans cette compréhension (si tel est le cas… et si tu passais sur l’autre rive ?).
La tempête peut venir de l’ennemi qui veut nous empêcher d’arriver à bon port (= faire avorter le projet de Dieu pour notre vie), mais elle vient surtout de nous-mêmes. D’ailleurs, les deux ne sont malheureusement pas incompatibles, car l’ennemi travaille souvent au travers de nos dysfonctionnements et de nos faux raisonnements pour souffler les tempêtes.
Le doute, la peur, l’activation de nos failles (réglées en Christ, mais pas toujours manifestées au quotidien), faire par nous-mêmes, faire ce que Dieu n’a pas demandé, vouloir garder le contrôle (ce que les disciples devaient certainement faire sur la barque en essayant de la maitriser autant que possible), désirer revenir en arrière, etc.
Il arrive que des projets « tombent à l’eau » parce que nous ne sommes pas allés jusqu’au bout du processus d’obéissance et de transformation. Il arrive que des projets mettent du temps à aboutir parce qu’il faut d’abord régler les tempêtes.
L’histoire parle de tempête, mais elle parle aussi de nuit. Peut-être que Dieu t’a donné une certaine image de ce que sera cette autre rive, il a inscrit dans ton cœur la vision plus ou moins claire de ce vers quoi tu te diriges. Quand Jésus a dit aux disciples « Allons sur l’autre rive », ils l’ont visualisée en eux-mêmes. Ils avancent donc avec un but, une image, une conviction que cette rive existe, mais comme il fait nuit cette vision n’est qu’intérieure. Quand Jésus indique une direction, il faut mettre sa foi dans les choses invisibles (comme cette rive l’était de nuit) car le jour se lèvera et à un moment donné elles deviendront visibles.
Quand j’étais à l’hôpital suite à ma grosse perte auditive, j’ai vu Jésus me tenir la main dans un tunnel sombre et il me disait « Je vais le traverser avec toi ». Ce qui me rassurait c’était de pouvoir m’accrocher à la promesse d’une sortie du tunnel, donc d’une guérison ; ce qui me rassurait moins c’est que dans cette vision, je ne voyais pas encore la lumière au bout du tunnel… Je devais et je dois donc toujours fixer mes yeux sur la réalité invisible dans mon quotidien : il y a bien la lumière au bout de ce tunnel, je continue d’avancer dans cette direction.
Ces parallèles fonctionnent vraiment avec tous les projets de Dieu pour toi, de ton projet d’entreprise jusqu’à ta libération de la pornographie par exemple.
Entrer dans la barque est la première étape, continuer à faire confiance une fois le voyage commencé est la deuxième et elle est en effet souvent plus compliquée…
Quelles que soient les causes des tempêtes, la solution est toujours la même et c’est ce que font enfin les disciples : regarder à Jésus.
Et que fait Jésus ?
Il se repose
Oui, Jésus se repose tranquillement dans la barque en pleine tempête. Pourquoi ? Parce qu’il sait qu’ils ne vont pas couler. S’il est à l’initiative du voyage, c’est que l’arrivée au lieu déterminé se fera.
Le repos dans la tempête est vraiment une clé principale pour nos vies et qui requiert de se confier continuellement en celui qui est notre ancrage : notre Sauveur. Il est notre Sauveur depuis toute éternité, notre Sauveur sur la croix et notre Sauveur dans toutes nos barques et tempêtes d’aujourd’hui et de demain.
Quand tu sens que ça tangue, que ça souffle, que tu commences à perdre pied, pose-toi, laisse de côté ce que tu fais et regarde à Christ en toi.
Alors quand tu le fais, Jésus se lève et il dit :
Silence ! Calme-toi !
Vous ne trouvez pas qu’on devrait utiliser cette phrase plus souvent ?
— Ça ne va pas marcher : Silence ! Calme-toi !
— Je ne vais pas guérir : Silence ! Calme-toi !
— Je vais manquer d’argent : Silence ! Calme-toi !
— Je fais toujours tout mal : Silence ! Calme-toi !
— Ça ne changera jamais : Silence ! Calme-toi !
— Je n’ai pas assez de foi : Silence ! Calme-toi !
— Je ne serai jamais heureux : Silence ! Calme-toi !
— Je ferais mieux de mourir : Silence ! Calme-toi !
Lorsque l’on dit à nos faux raisonnements et nos pensées de crainte (et autres) soufflés par le diable ou par nous-mêmes : « Silence ! Calme-toi ! », alors le calme peut revenir. (Au passage, on serait presque tenté parfois de dire suite à quelques phrases prononcées par des frères et sœurs bien intentionnés, mais « dépourvus » de foi, un « arrière de moi satan ! »)
Jésus aura toujours le dernier mot et les justes mots, alors laissons-le intervenir afin que Sa paix puisse nous envahir, car cela ne peut se faire sans notre collaboration.
Cela fonctionne aussi lorsque l’on commence à dysfonctionner, on peut aussi dire : « Calme-toi ! ». Et vous l’aurez compris avec la partie précédente, toujours en regardant au Sauveur et en union avec lui !
Confiance
Les disciples avaient déjà eu l’occasion de voir Jésus accomplir plusieurs miracles, c’est certainement la raison pour laquelle il leur dit (v.40 TPT) « Pourquoi avez-vous si peur ? N’avez-vous pas encore appris à faire confiance ? »
C’est exactement cela, non ? Si nous sommes ballotés à tout vent, c’est parce que nous n’avons pas encore appris à faire confiance. Pour que cette confiance grandisse, il n’y a pas de secret, nous avons besoin de nous nourrir de lui, comme Jésus lui-même se nourrissait du Père. Il est notre pain quotidien et il nous a donné tant de clés pour le « manger » : méditer, parler en langues, louer, prier, prendre la Communion, etc.
Je le dis souvent, mais penser de façon juste nous permettra de vivre de façon juste. Et lorsqu’on se nourrit de lui, nos pensées sont réajustées.
Je ne vois pas derrière les questions de Jésus, une sèche accusation à cause de leur incrédulité, mais il y a quand même une forte incitation à croire, à lui faire confiance, à se reposer en sa toute-puissance. Les disciples ne savaient pas encore qu’il était capable d’accomplir un tel miracle. La foi ne se force pas, mais l’incrédulité elle, on peut apprendre à la faire taire en lui disant : CHUT !
La confiance des disciples s’est accrue au fur et à mesure de voir Jésus accomplir l’impossible ainsi quelques années plus tard, l’ombre de Pierre allait guérir les malades. Quelle croissance n’est-ce pas ? Et quel encouragement pour nous aussi aujourd’hui, appelés à faire de plus grandes œuvres que Jésus.
L’autre rive
Les voici arrivés de l’autre côté, sains et saufs et ayant grandi : ils se sont enrichis d’une nouvelle facette de Jésus : « Même le vent et la mer lui obéissent ! ».
La suite de l’histoire (ch. 5) nous raconte que Jésus y délivre un homme possédé par « légion ». Juste après, Jésus regagne une autre rive où il guérira la femme à la perte de sang et ressuscitera la fille de Jaïrus.
À chaque rive ses défis, mais elles sont comme la traversée de la mer, synonymes elles aussi de victoire.
À l’intérieur
Cette histoire m’a beaucoup parlé en me visualisant comme la barque. La barque est mon être, Jésus est installé confortablement et paisiblement à l’intérieur, mais moi parfois (ou trop souvent) je me laisse submerger par tous mes défis matériels et physiques, par des stimuli extérieurs et les pensées de crainte et de doute vont régulièrement produire derrière des actions défaillantes, inutiles, inefficaces puis souvent dans mon cas, de la culpabilité de ne pas avoir « bien fait ».
On ne marche pas vers la victoire, on marche depuis la victoire.
Quand tu doutes, quand la tempête se lève ou fait rage, rappelle-toi que cette victoire demeure en toi ! Regarde vers toi, à Celui qui vit en toi et laisse Son Calme t’envahir.
Dès que les circonstances extérieures te pressent, regarde à Lui. Si tu as « raté » la première étape et que tu es en cours d’accomplir des actions défaillantes, regarde à lui. Et si tu entres dans un processus de culpabilité parce que tu as failli, rappelle-toi qu’il n’y a plus de condamnation, regarde à sa grace et son pardon déjà offerts et laisse Son calme jaillir !
À l’extérieur
Puisque Christ est à l’intérieur de nous et que nous sommes maintenant au bénéfice de Sa puissance, Son autorité, etc. alors en union avec lui, nous pouvons ordonner à la mer de se calmer, nous pouvons sortir « légion » de son persécuté afin qu’il soit libéré, nous pouvons guérir une femme à la perte de sang et nous pouvons ressusciter une jeune fille partie trop tôt. Je sais qu’il me reste quelques rives à traverser avant d’entrer dans la manifestation de ces promesses… Quoiqu’il en soit, je veux être celle qui manifeste à l’extérieur ce qu’Il est à l’intérieur avec les quelques rives que j’ai déjà explorées tout en répondant à l’appel :
« Oui, Jésus, allons-y ! ».
Photo : @Johannes Plenio
Magnifique Claire ! Profond, puissant et tellement encourageant !!
Merci chère Sarah 🙂
Génial ! Merci ma lumineuse Claire pour ce partage si bien inspiré et profondément inspirant. C’est vraiment un puissant encouragement que je sens que je vais relire souvent 😉
C’est si bon de se rappeler toutes ces choses, de savoir qu’Il est avec nous TOUS les jours,( les bons comme les moins bons), que c’est aussi « dans le calme et le repos que sera notre force », SON calme, SON repos, SA force…
Oh comme je désire laisser toujours plus de moi sur l’ancienne rive, pour trouver toujours plus de LUI sur la nouvelle !
Et puis Il nous conduira toujours au port désiré : « Il arrêta la tempête, ramena le calme, et les ondes se turent. Ils se réjouirent de ce qu’elles s’étaient apaisées, et l’Eternel les conduisit au port désiré » Psaumes 107:29-30. Et le port désiré comme tu l’as si bien dit, c’est CHRIST, sa vie, sa vérité, sa gloire…
J’aime tellement lorsque tu dis que tu veux être celle qui manifeste à l’extérieur, ce qu’Il est à l’intérieur !
Et je veux m’unir à toutes celles et ceux qui ont ce désir au fond du coeur et dire avec toi et tous les autres : « oui, Jésus, allons-y » !
Merci encore,
Bises ! 😘
Oui, je crois qu’on est plusieurs à en avoir besoin. Ca secoue un peu parfois, mais ca veut aussi dire que le voyage vers l’autre rive est en cours.
Merci pour tes messages toujours encourageant !
Wouhaaa Claire 🙂 ton article c’est de la dynamite et une bombe qui m’a éclaboussé de plein fouet.
Je me reconnais tellement dans ce que tu écris (comme beaucoup de personnes je pense ?!).
Je pense (à mon idée, je ne l’affirme pas) que tu es bien plus loin dans ce processus de changer de rive(s).
La culpabilité, quel poids et quand on se sent écrasé (comme je le vis depuis beaucoup de mois) en perdant de vue que Dieu m’aime encore.
J’aime ce que tu partages que Jésus est déjà dans ta barque.
Oh Claire 🙂 Quel réconfort, quel bien, quel encouragement et quelle profondeur dans ton merveilleux article.
Je tiens à te remercier du fond de mon cœur de l’avoir écrit.
Bien en pensées avec vous 😉
Miriam
Merci 🙂 Ravie s’il te fait du bien.
Merci Claire 🙂
Plein de choses se sont éclaircies depuis mon message et je suis libérée de la culpabilité en regardant à Christ.
Merci Claire pour ton éclairage qui a déclenché chez moi des questions du style : d’où vient ma culpabilité ? A part, comme toi, que je trouve que je ne fais pas assez bien les choses, ce que j’écris, ce que je dis, me culpabilisais constamment.
Je veux être ce que Dieu veut que je sois. IL m’a donné le vouloir et le faire, alors j’ai décidé que cette culpabilité n’avait plus lieu d’être là.
Je te remercie aussi Chère Stéphanie 🙂 parce que j’ai relu tes E-Mails qui me fond tant de bien 😉 et ça confirme ce que Claire a écrit 🙂 Je dois cessez de me laisser manipuler par mes pensées et de vivre sans cette culpabilité, amen 🙂
A une époque j’ai écouté en boucle des CD’s de Paddy sur le message « Passons de l’autre bord », tout n’est pas à « jeter » 😉 !!!
Merci Patrick aussi pour ce que tu fais sur Terres d’Amours, c’est génial 🙂
Un message rempli de reconnaissance et surtout envers Celui qui M’aime depuis toujours et pour toujours : Christ 🙂
Soyez bénis constamment encore et encore 🙂
Miriam
PS : Merci Fabien pour ton billet « Rempli de Foi » très profond sur ce que tu dis concernant Etienne, ça me va droit au cœur.
Ton article est tellement profond et abordant tellement de sujets importants que je vais le lire et le relire. Merci Claire 🙂
Je me répète sans arrêt : Silence. Calme-toi. Et ça marche 😉 !!!!!!!
Que cet article puisse faire énormément de bien à qui passera le lire 🙂
Bises, Miriam
Oui, un puissante phrase !
Merci pour ton article Claire, il me fait du bien ! Tu vas rire, mais depuis que je l’ai lu je n’arrête pas de me répéter : « Silence ! Calme-toi ! », c’est comme une nouvelle forme de ponctuation dans ma tête haha (c’est là que je me rends compte que mes pensées ont vraiment tendance à partir dans tous les sens)… Mais que c’est bon de sentir la paix de Christ nous envahir lorsqu’on se recentre sur l’essentiel ! « Je veux être celle qui manifeste à l’extérieur ce qu’Il est à l’intérieur »… Ça me parle tellement !! Je vous embrasse tous bien fort ❤️
Non non, je ne peux pas rire, je le fais aussi depuis que j’ai écrit l’article ! 😀
Bonjour Claire, comme à chaque fois que je te lis, mon cœur se réjouit. 🙂
C’est un excellent , profond et encourageant partage !!!
En lisant et méditant cet article je vois bien Jésus qui dort… et cela me fit rappeler que depuis longtemps, je n’avais pas où reposer ma tête, aussi.
Maintenant c’est fait je la pose sur la poitrine de Jésus, et mon oreille peut entendre son cœur qui bat (boum, boum, boum).
A chaque battement de son cœur je l’entends dire: Je t’aime…
Celui qui était mort est bien vivant, je peux te l’assurer!
Merci Claire et que Sa Grâce continue à t’accompagner et à te fortifier ainsi que toute ta famille !
Jean P.
Merci Jean
Toujours aussi bon article Ma belle qui nous amène à réfléchir, penser, parler, autrement, d’être dans cette action intérieure de nous même avec Christ et de réaliser que notre barque interne avec lui commence déjà là….❤️❤️❤️
Merci ma Iza