« Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes l’accès au royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes… Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte… » (Matthieu 23:13-15)
Le royaume de Dieu ne sont pas les guérisons et les miracles (Mt 7:22). Certainement, ces derniers peuvent témoigner de sa présence et de sa puissance, mais ils ne sont pas le règne de Dieu. Démontrer le royaume par les prodiges c’est magnifique, mais cela ne révèle pas le chemin intérieur du Règne en nous.
En fait, il est même plus séduisant de s’attacher aux signes de cette puissance qu’à l’expérience intérieure du grand « Je suis » en nous. Et si nous allions plus loin dans la réflexion : est il vraiment possible et sage de conduire son prochain au Royaume de Dieu, si nous-mêmes n’en savons pas le chemin (Mt 23:13) ? Nous pouvons toujours confesser et saisir Christ comme notre sauveur et maître, mais nous manquons encore l’heureuse nouvelle de Christ ! Jésus ne cherche pas des « confesseurs » mais des connaisseurs (Mt 6:33), dans le vrai sens du terme connaissance en grec « gnosis » ou « epignosis » du nouveau et de l’ancien testament. C’est à dire l’expérience et la communion intérieure de notre coeur parfaitement déjà uni au Sien ! Cette connaissance est une « pénétration » en Dieu, comme la version Chouraqui le traduit, ou encore une « entrée » dans le royaume ! (Lc 11:52 – Mt 23:13)
Sans cette authentique « gnose », cette intériorité, cette intimité, nous restons comme ces enfants ballottés à tout vent par des annonces telles que « le royaume est ici, le royaume est là »… (Eph 4:14 – Lc 17:21) ? Serait-ce possible que nous soyons plus souvent qu’on ne l’imagine des conducteurs aveugles ne connaissant pas le chemin du royaume des cieux au-dedans de nous ? Sans présomption de notre part, il est préférable d’en connaitre la réponse dans le secret de nos coeurs avant d’en conduire d’autres.