Le Royaume : Une Réalité Intérieure qui nous appelle à un Voyage

Récemment, j’ai regardé une courte vidéo sur l’astronomie, un domaine dont je ne connais presque rien. En la visionnant, je me suis soudainement sentie toute petite, et même un peu « perdue »  : non seulement à cause de mon ignorance, mais surtout en réalisant à nouveau à quel point l’univers est immense, fascinant et encore rempli de mystères.

Je trouvais que c’était une bonne illustration pour parler du thème du Royaume et de la notion de voyage.

Le Royaume de Dieu est parfois perçu par certains comme une réalité future ou éloignée. Pourtant, Jésus nous invite à le découvrir dès maintenant, dans nos cœurs. Il nous appelle à un voyage intérieur.

Le Royaume de Dieu est en nous

« Et on ne dira point : voici, il est ici ; ou voilà, il est là ; car voici, le Règne de Dieu est au-dedans de vous. » Luc 17:21 (Martin Bible)

Le terme utilisé est  entòs hymōn qui signifie « à l’intérieur de vous » (en vous ). Ainsi, le Royaume a une double dimension  : extérieure et intérieure ; en nous et autour de nous.

Jésus rappelle aussi aux pharisiens, à qui il répond, que cette réalité est (temps présent) déjà là, même s’ils ne la perçoivent pas comme ils l’auraient imaginée. À l’époque, c’est un roi conquérant qu’ils attendaient, qui restaurerait la royauté d’Israël.

Aujourd’hui, nous constatons toujours une tension entre le « déjà là » et le « pas encore ». Ce Royaume est proche « physiquement », car au plus près de nous, mais finalement éloigné, entre autres parce que nous n’y entrons pas. Il est proche temporellement, car déjà présent, mais encore éloigné car la réalité du Royaume n’est pas toujours « manifestée » ou visible (pour le moment). Ces tensions se retrouvent autant dans notre propre vie que dans le monde qui nous entoure. Par exemple, le Royaume de Dieu est Amour, mais je ne manifeste pas toujours cet amour dans mon quotidien. Pourtant, cela ne change pas la vérité  : si l’Amour réside en moi, je suis alors capable, en union avec Lui, d’aimer comme Jésus.

Le Royaume de Dieu est donc présent autour de nous et en nous  ; à nous d’accueillir cette vérité ou non, d’ouvrir la porte sur ses réalités ou non, d’y entrer et de l’explorer… ou non.

L’humilité dans l’exploration du Royaume

Explorer le Royaume demande de l’humilité. Comme je l’avais abordé précédemment, je dois reconnaître que mes compréhensions sont partielles et mes certitudes limitées.

De la même manière que les scientifiques progressent pas à pas dans l’exploration de l’univers, nous sommes appelés à avancer avec humilité et émerveillement. C’est un chemin.
De même que les astronomes ne possèdent pas toute la carte de l’univers, et que certaines de leurs théories ne sont peut-être pas toujours justes, nous ne détenons pas toute la connaissance de Dieu. L’histoire biblique témoigne d’ailleurs d’une révélation progressive  : Jésus vient révéler un Dieu au cœur de Père aimant, ce qui contraste avec certaines compréhensions de Dieu dans l’Ancien Testament. Il est ce Père qui aime inconditionnellement et qui attend que ses fils et ses filles reviennent au Jardin d’Eden (« à la Maison »).

« Car à présent, nous voyons à travers un miroir, en énigme ; mais alors, nous verrons face à face. Maintenant, je connais en partie ; mais alors, je connaîtrai pleinement, comme j’ai aussi été pleinement connu. » 1 Corinthiens 12:13

À l’époque, les miroirs étaient en métal poli et ne renvoyaient pas une image nette. Cela symbolise une vision floue, partielle de la réalité spirituelle.

Malgré notre incapacité à tout saisir lors de notre aventure terrestre, cela ne doit pas nous décourager. Chaque pas nous révèle davantage de Dieu et de son Royaume, même si parfois nous nous trompons, tout simplement parce que nous n’avons pas « toutes les pièces du puzzle ». Dieu est plus grand que nos concepts.

Un voyage d’émerveillement

Dieu est au plus proche, et pourtant aussi « éloigné », car les confins de Son Univers (Son Être dans cette allégorie) semblent indiquer une ouverture infinie.

Pour reprendre l’image de l’exploration de l’univers, imaginez-vous astronaute, et le Royaume de Dieu comme une « galaxie intérieure  » à explorer. À l’instar de l’univers qui s’étend à perte de vue, ce Royaume parait être sans limites, comme l’est d’ailleurs Son amour.

En visionnant cette vidéo d’astronomie, je me suis sentie à la fois perdue et émerveillée, toute petite, mais importante.

Petite, parce que Dieu est infiniment grand et que l’univers semble lui-même infini. Importante, parce qu’Il a jugé bon de faire sa demeure en moi. Il est ma Maison, et je suis Sa maison (référence à une chanson récemment publiée).

Perdue, car je réalisais à quel point je ne connaissais rien  ; tout me semblait soudain vraiment immense. Dieu m’apparaissait plus insondable encore. Mais émerveillée en songeant au fait que toute Sa personne m’appelle à le retrouver dans un endroit si proche de moi : mon être intérieur.
Oui, plus nous avançons dans ce voyage, plus nous réalisons que Dieu est insondable. Et pourtant, il se révèle suffisamment (et progressivement) pour que nous puissions vivre une relation vivante et transformatrice avec lui.

Le Royaume et les étoiles

Pour pousser plus loin l’analogie de l’Univers comme le Royaume…

Dans une autre vidéo d’astronomie, il était expliqué que des scientifiques disent que nous sommes faits de « poussière d’étoile », parce que la quasi-totalité des éléments chimiques qui nous composent provient de processus de fusion au sein des étoiles ou d’événements cosmiques violents. Ainsi, tout ce qui nous entoure – et nous-mêmes – serait littéralement issu de la matière relâchée par les étoiles au cours de l’histoire de l’Univers.

Si cela est vrai, alors tout comme nous sommes faits de la poussière des étoiles qui composent les galaxies, chaque fibre de notre être est un tabernacle vivant, portant en elle le Royaume qui nous habite.

Une quête infinie

Mon propos dans cet article n’est pas d’appeler à un «  voyage cosmique  » qui nous ferait perdre pied avec la réalité terrestre  ! Parce qu’il est possible de se perdre dans certaines quêtes. Ici, c’est une allégorie comme j’aime souvent en employer. Ce voyage consiste simplement en une rencontre avec notre Père d’Amour, en nous . L’exploration du Royaume intérieur ne se présente pas toujours sous forme de mots, d’images ou de sensations, même si cela peut arriver. C’est une invitation à développer une relation, à vivre une communion.

Le Royaume de Dieu est présent et intérieur. Dieu est en nous, mais il dépend de nous d’en accueillir la Présence.
Nous ne comprenons qu’en partie, mais cette quête est belle et nécessaire. Comme les scientifiques ne cessent de scruter l’univers, cherchons Dieu, contemplons-Le, explorons-Le avec émerveillement et confiance.

Je vous souhaite à tous une bonne exploration de votre « galaxie intérieure », parce que « se perdre » (dans le bon sens du terme) dans Son immensité, nous permet de goûter à Dieu et de s’en émerveiller. Ce voyage intérieur est une aventure infinie, qui nous transforme et nous ramène à notre véritable maison : le cœur de Dieu.

« — Par exemple, il y a d’autres créatures étranges et fabuleuses.
— Comme Ariel ?
— Et aussi bien différentes.
— Déjà que je n’ai pas visité toute la Cité, mais si en plus il y a plusieurs niveaux…
Aniketos éclata de rire.
— Je n’ai pas tout exploré non plus. Tu as peut-être déjà entendu qu’il faut plus d’une vie pour parcourir la Cité entière ?
— Oui, mon père me l’a dit.
— Alors « toute une vie » qui n’a pas de fin… tu as compris le principe… »

(roman La Cité 2, le Jardin Secret)

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