Une Spiritualité à l’École de Jésus

Depuis près d’un an, j’ai voulu approfondir le Jésus historique plutôt que le Jésus théologique façonné par des couches de conciles et de crédos. La découverte des Ésséniens, dont j’ai parlé dans une vidéo YouTube, m’a ouvert un horizon dont je n’avais pas imaginé les répercussions. J’ai alors commencé à étudier l’histoire des premières communautés juives ayant accueilli les enseignements de Jésus, surtout avec les témoignages des Pères de l’Église et d’autres textes faisant autorité dans les premiers siècles après sa venue.
Très vite, la simplicité et le pragmatisme avec lesquels ces premières communautés comprenaient son message m’ont poussé à explorer la vie de Jésus tel qu’il est dans son contexte d’origine : humain, de culture juive, parlant à ses contemporains. Revenir seulement à ses paroles, celles « écrites en rouge » dans nos bibles, m’a conduit à un constat déstabilisant : je connaissais mieux les enseignements et les théologies des apôtres sur Jésus… que les enseignements mêmes du Maître.

Lorsqu’on prend du recul sur les constructions théologiques, on commence à réaliser la dimension spirituelle plus universelle, plus intérieure de la vie et des paroles de Jésus, une dimension qui a profondément résonné avec mon cheminement depuis ces dernières années. Ce retour à la source m’a permis de redécouvrir la beauté, la profondeur et le pragmatisme de son message.

Ce que j’ai rencontré dans cette exploration, c’est un Jésus encore éloigné de la déité qu’on lui a prêtée plus tard. Ce Jésus-là n’est pas venu nous imposer une confession théologique particulière pour vivre un standard inatteignable. Il responsabilise plutôt son prochain, ne l’accable pas de ses fautes, mais le conduit dans le chemin de l’amour et de la vérité. En tant que prototype envoyé de Dieu, Jésus incarne un chemin profondément humain, au sens le plus noble du terme, comme l’évoquait Claude Tresmontant : celui de l’Homme véritable uni au Dieu véritable.

Réformateur plutôt que fondateur d’une nouvelle religion

Jésus ne s’est pas présenté comme quelqu’un venu rejeter la Loi, mais qui en révèle le sens original (Mt 5:17). Il agit bien plus comme un réformateur que comme un fondateur de religion. Son message réforme le judaïsme en le ramenant à son cœur vivant : la Loi spirituelle, non plus centrée sur le moralisme ou la conformité extérieure, mais sur la profondeur ontologique de l’être humain uni à Dieu.
Cette Loi Une, fondée sur l’amour, n’est pas juste un code de conduite : elle révèle la réalité profonde de notre nature, créée pour refléter et manifester l’unité divine. Cette œuvre de restauration intérieure de la Loi ne diminue en rien la portée de son message, ni la puissance de sa vie, de sa mort ou de ce que représente sa résurrection. Bien au contraire : le simple fait de son existence, de ses paroles, de ses oeuvres, a agi comme une puissance libératrice en germe, une bombe à retardement dans l’histoire humaine.
Même sans entrer dans les interprétations théologiques qui ont suivi, le message brut de Jésus contient en lui-même une portée universelle, une vérité profonde que d’autres traditions spirituelles ont également effleurée ou révélée.

Quand il parle à Nicodème de la « naissance d’en haut » (Jean 3), il ne parle pas d’une expérience religieuse spectaculaire venue d’ailleurs. En araméen, il est évident que Jésus fait allusion au récit de la Genèse – « au Commencement » (Gn 1:1). Il dévoile ce retour à l’origine, à la Source, à cette conscience intérieure centrée sur l’essentiel : aimer Dieu et aimer son prochain, la Loi Une.

Dans les Béatitudes, le mot traduit par « Heureux » vient du mot hébreu ashréi, qui signifie aussi « en marche ». Jésus disait en réalité : « En marche, vous qui avez le cœur pur… en marche, vous qui pleurez… ». Il invitait à entrer dès maintenant dans le mouvement du Royaume, non à attendre qu’une nouvelle religion soit fondée sur sa personne. Le Royaume était déjà là, vivant, à portée de cœur.

" Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est là la loi et les prophètes. " (Mt 7:12)
" Pauvres de vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, mais vous négligez les choses les plus importantes de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité… " (Mt 23:23, NEA)
" Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat. " (Mc 2:27)

« Si vous aviez su ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents. » (Matthieu 12:7, NEA. Citation d'Osée 6:6)

La Loi Une et la Vie éternelle

À chaque fois que quelqu’un demande à Jésus comment hériter de la vie éternelle, sa réponse revient à une seule chose : la Loi Une. Il ne renvoie pas à une croyance particulière, ni à un système théologique, mais à l’amour. Ce double commandement – aimer Dieu de tout son être, et aimer son prochain comme soi-même – revient comme le fondement unique et pragmatique de la vie spirituelle. (Mt 22:37-40 ; Lc 10:25-28 ; Mt 19:16-21, Mc 10:17:22, Luc 18:18-23)

Ainsi, au scribe qui l’interroge, Jésus renforce que toute la Loi repose sur l’amour et l’écoute intérieure. Au jeune homme riche qu’il aima (Mc 10:21), il montre que l’amour véritable demande la générosité et un détachement sincère. Et à Nicodème, il révèle que pour aimer ainsi, un retour profond à l’origine même de notre être est nécessaire – cette « naissance d’en haut » qui n’est autre qu’un éveil à l’Esprit déjà présent, pourtant ignoré et méconnu.

La traduction littérale de l’expression araméenne derrière « naissance d’en haut » suggère un retour aux origines ou à un état authentique, pur et non corrompu. D’une certaine manière, Jésus appelle Nicodème à redécouvrir la simplicité originelle de l’amour que Dieu est dans l’être humain dès le commencement. Cette « nouvelle naissance » est une prise de conscience spirituelle profonde, accessible à chaque homme, et non une impossibilité imposée par une nature humaine intrinsèquement défaillante.

L’enseignement de Jésus vise donc à restaurer cette loi unique, intemporelle et universelle. Il rappelle à chacun que la capacité à vivre cet amour n’est pas extérieure ni inaccessible, mais bien déjà là, comme une semence divine en chacun. La vie éternelle n’est pas une récompense future, mais un mode de vie enraciné dans l’amour, ici et maintenant. Et c’est précisément cette vie-là que Jésus appelle le Royaume de Dieu, déjà présent en nous (Luc 17:21).

" Il lui répondit : « Nul n'est bon, sinon Dieu seul. Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. " (Matt 19:17, NEA)
" Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres " (Jn 13:34-35)

" Celui qui aime les autres a accompli la loi... l'amour est donc l'accomplissement de la loi. " (Rm 13:8-10, NEA)

" Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. " (Galates 5:14)

" Je vous le dis en vérité, que si vous ne changez et si vous ne devenez comme des enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. " (Matthieu 18:3)

" Heureux ceux qui ont le cœur pur car Ils verront Dieu " (Matthieu 5:8)

L’unité retrouvée

Jésus ne désigne ni une confession, ni une appartenance religieuse comme signe distinctif de ses disciples. Le seul critère qu’il donne est l’amour vécu entre les personnes :
« À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13:35).

Cet amour n’est pas une simple émotion ou un devoir moral, mais l’expression d’une réalité plus profonde : l’unité essentielle entre tous les êtres humains en Dieu. Aimer l’autre, c’est reconnaître en lui une part de soi, un frère ou une sœur issus de la même Source.

Jésus ne prêchait pas une unité abstraite, mais une unité à vivre, à incarner. Une unité qui se manifeste dans le respect, le pardon, l’attention et la compassion et qui dépasse les appartenances religieuses.

Dans sa prière (Jean 17), Jésus dévoile que cette unité n’est pas une fabrication humaine, mais le reflet de la gloire du Père, partagée avant la fondation du monde.
« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient accomplis dans l’unité » (Jean 17:22, NEA). L’unité entre les hommes devient ainsi l’expression de l’unité divine, la manifestation visible du Royaume.

Loi Spirituelle : Pardon et Jugement

Dans son enseignement, Jésus révèle, entre autres, deux lois spirituelles fondamentales liées à l’amour. Concernant le pardon, il affirme : « Remets nous nos dettes comme nous aussi nous remettons à nos débiteurs » (Mt 6:12, NEA). Ce petit mot, comme (en grec hōs), est porteur d’un sens essentiel : il signifie “de la même manière que”. Il révèle que notre capacité à expérimenter le pardon dépend directement de notre propre disposition à pardonner, à libérer autrui de ses dettes spirituelles et morales envers nous. Ce que nous ne pardonnons pas aux autres, nous le retenons en réalité contre nous-mêmes, car dans l’unité spirituelle que Jésus enseigne, l’autre est toujours un reflet de soi.

De la même manière, Jésus souligne le principe spirituel lié au jugement : « Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés. Car on vous jugera du même jugement dont vous jugez, et on vous mesurera avec la même mesure dont vous mesurez » (Mt 7:1-2, NEA). Lorsque nous jugeons autrui, nous déclenchons en réalité cette même dynamique de jugement envers nous-mêmes, précisément en raison de cette unité spirituelle fondamentale que Jésus met en évidence.

Le Royaume déjà présent en l’Homme


Jésus révèle clairement que le Royaume n’est pas à chercher ailleurs, ni réservé à une élite, mais déjà présent en chacun. « Le Règne de Dieu est au-dedans de vous » (Luc 17:21, NEA). Il n’impose pas une croyance spécifique pour y accéder, mais appelle chacun à s’ouvrir à ce qui est déjà là.

Cette connaissance du Royaume ne passe ni par des manifestations spectaculaires, ni par des déclarations de foi extérieures, mais par une reconnaissance intérieure, intime, de ce qui est déjà là.

Le Royaume commence par une rencontre avec soi. L’amour véritable ne se manifeste pas d’abord par des actes visibles, mais par la façon dont nous nous relions à notre être profond, à notre essence. C’est en apprenant à nous accepter, à nous aimer dans la vérité que nous pouvons, de manière vraie, ouvrir la porte de l’amour aux autres.

C’est dans cette conscience intérieure que tout prend sens. Et Jésus avertit bien que ce ne sont pas ceux qui croient et disent la bonne confession « Seigneur, Seigneur » ou même qui accomplissent des prodiges qui sont héritiers du Royaume, mais ceux qui vivent selon la volonté du Père. Autrement dit, ceux qui vivent l’amour dans leur quotidien (Mat 7:21-23). Mt 7:12 « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est là la loi et les prophètes.« 

Jésus mentionne ceux qui ont nourri, visité, accueilli… sans même savoir qu’ils le faisaient pour lui. Ils ne cherchaient pas à bien faire ; ils étaient simplement devenus amour (Matthieu 25:31-46 ). Et d’une certaine manière, c’est justement cette inconscience du geste qui en révèle la pureté et l’inspiration. Plus nous sommes conscients et fiers de nos œuvres d’amour, plus nous passons à côté du sens du Royaume, qui se vit comme une émanation de l’être.

La connaissance du Royaume ne passe ni par les mots, ni par les signes, ni par une croyance à professer. Tout commence à l’intérieurpour s’étendre autour de nous.

" …Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! " (Matthieu 25, 31-46)

" Le Royaume est au-dedans de vous et il est en dehors de vous. " (Évangile de Thomas logion 3, NEA)

Quand Jésus ne demande pas d’expiation

Les réponses de Jésus envers ceux que l’on appelle « pécheurs » suffit à révéler son attitude au péché. À travers les Évangiles, on découvre un Jésus qui ne condamne jamais, mais qui relève, guérit et réconcilie l’être avec lui-même et avec Dieu.

Il ne demande aucune justification ou ‘expiation‘ à la femme adultère. « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (Jean 8:7) suffit à désarmer les accusateurs prêts à lapider. Et à elle, il dit : « Je ne te condamne pas non plus. Va, et ne pèche plus ». Aucun poids de honte, mais un appel à retrouver sa dignité.

C’est l’accessibilité de Jésus qui opère le changement chez Zachée. Il entre dans sa maison, s’invite dans son quotidien, et cela bouleverse Zachée. Touché en plein coeur, il choisit de changer de vie : « Aujourd’hui, le salut est entré dans cette maison » (Luc 19:9). Le ‘salut’ vient avec la rencontre du Rabbi saturé de l’amour inconditionnel du Père, et non avec l’adhésion à un système de croyance.

Devant l’aveugle-né, ses disciples demandent : « Qui a péché ? » Jésus répond : « Ni lui, ni ses parents. » (Jean 9:2-3). Il refuse de focaliser sur la faute et de faire du mal une punition. Il restaure la vision aimante et divine, libérée de la culpabilité et de la logique punitive liée au péché.

Dans la parabole du pharisien et du publicain, Jésus dévoile cette vérité troublante : l’attitude intérieure suffit pour la justice. Le pharisien est satisfait de lui-même, il s’appuie sur ses pratiques : « Je ne suis pas comme les autres hommes… je jeûne deux fois la semaine» (Luc 18:11-12). Tandis que le publicain soupire simplement : « Ô Dieu, sois favorable envers moi, pécheur » (Luc 18:13). Et Jésus conclut : « Celui-ci descendit justifié, plutôt que l’autre. ». Étre rendu juste s’opère ici dans la simple humilité d’un cœur qui reconnaît son état.

Jésus n’installe pas la peur du péché, mais il appelle à une métanoia : un changement de perspective. « Le Royaume de Dieu est proche. Changez de mentalité » (Marc 1:15). Puis vient le retournement intérieur, silencieux et profond« Lorsque le cœur se tourne vers le Seigneur, le voile est ôté » (2 Corinthiens 3:16 – epistrephō).

Ce qu’il reproche aux pharisiens, c’est justement de bloquer l’accès à cette expérience intérieure : « Vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous n’êtes pas entrés, et vous avez empêché ceux qui voulaient entrer. » (Luc 11:52).

Ainsi, l’enseignement de Jésus suffit. Il révèle que seul le cœur disposé permet à Dieu de justifier et de sauver. L’homme n’est pas appelé à se sauver par lui-même, mais à laisser place au véritable Acteur, le Père vivant en lui. 
« À l’homme, c’est impossible ; mais pour Dieu, tout est possible. » (Matthieu 19:26).

" Et Jésus lui dit : je ne te condamne pas non plus, va, et ne pèche plus." (Jean 8:11)

" Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. " (Luc 18:14)

De la Présence agissante à la Loi incarnée

Jésus ne se présente jamais comme un homme autonome qui agit par ses propres forces. Il incarne au contraire l’Homme véritable, éveillé à la Présence du Père. Il révèle une humanité habitée. L’Homme véritable n’est pas celui qui agit en son propre nom, mais celui qui reconnaît et réalise que la Vie, l’Amour, la Justice viennent d’un « Autre » en lui – et que cet Autre, c’est le Père, vivant et agissant intérieurement.

" Je vous affirme que Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne voie le Père faire, car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait Pareillement" (Jean 5:19, NEA)

" Je ne peux rien faire de moi-même : selon que j’entends, je juge et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. " (Jean 5:30, NEA)

" Les paroles que je vous dis , je ne les dis pas de moi-même ; et le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi. " (Jean 14:10, NEA)

L’être humain n’a accès qu’à une infime partie de ce qui se passe en lui. Des chercheurs parlent même de 5 à 10 % de conscience de son propre fonctionnement. Comment peut-on croire que cette petite part visible suffirait à tout contrôler ? Le cœur bat, les poumons respirent, le sang circule, les cellules se régénèrent… et tout cela sans volonté consciente. Il y a là un Acteur caché à l’œuvre en nous, invisible mais constant.

Et pourtant, l’ego aime penser être l’acteur principal, maître de lui-même. C’est l’illusion de la séparation, le mensonge de la dualité. Jésus, lui, ne vit jamais ainsi. Il est profondément enraciné dans la conscience que le Père agit en lui. Il le dit : « Ce n’est pas moi qui fais les œuvres, mais le Père qui demeure en moi ». Il se reconnaît comme témoin, canal, presque spectateur de cette Vie.

Le Fils de l’Homme (figure de l’humanité entière) est appelé à ce même retournement intérieur : quitter l’illusion de « faire » pour accueillir la réalité d’un Amour qui agit en lui. L’ego n’est pas le but, il est seulement le principe psychologique qui façonne la notion d’un « moi » séparé. Il peut apprendre à se taire, à s’effacer doucement, et devenir comme transparent pour laisser place à l’unique Acteur : la Source de toute vie. Porter sa croix, comme l’a dit Jésus, c’est ce refus du réflexe de l’ego, ce choix de se laisser façonner de l’intérieur, en immersion profonde dans l’Homme du commencement. Et c’est précisément là que la Loi selon Jésus prend vie.

Le coeur de la Loi est donc une manifestation intérieure de la Vie divine, une loi vivante déjà écrite dans le cœur (Jérémie 31:33), qui devient visible lorsque l’Homme se reconnecte à la source de son origine, et lui permet de s’exprimer. C’est ce que Jacques évoque lorsqu’il parle du miroir de la « Loi de la Liberté », ou de la « Loi parfaite » (Jacques 1:23-25). Celui qui y plonge son regard y découvre son origine (sa genesis en grec) enracinée dans l’Amour. Mais si cette Loi de l’amour n’est pas pratiquée, l’homme devient oublieux comme s’il se détournait de cette Source vivante en lui.
Jacques l’appelle aussi « Loi royale » (Jacques 2:8), car elle gouverne tout par l’Amour. Et cette Loi devient réelle lorsqu’on la met en action.

" Il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir le visage qu'il a de naissance, et qui après s'être observé, s'en va et oublie aussitôt comment il était... Toutefois celui qui a plongé le regard dans la loi parfaite, la loi de la liberté... se mettant à l'oeuvre, celui-là sera heureux dans son activité " (Jacques 1:23, NEA)

Pour finir…

Aujourd’hui, en relisant les paroles et le chemin de Jésus avec un regard plus simple et plus intérieur, je redécouvre les enseignements de Christ : un message profondément inspirant, accessible, et libre de la religiosité.

Il n’invite pas à s’enfermer dans des systèmes de croyance complexes, mais à revenir à l’essentiel :

– Reconnaître que le Royaume est déjà là, en nous.
– Aimer Dieu, les autres et soi-même, dans un même mouvement.
– Accueillir et pratiquer le pardon, et renoncer au jugement.
– S’éveiller intérieurement, et percevoir l’unité de tous les êtres en Dieu.

Les développements théologiques qui se sont construits autour de son message et surtout de sa personne peuvent, pour certains, stimuler la pratique de l’amour et ouvrir à une relation plus profonde et respectueuse envers l’autre. Mais pour d’autres, elles peuvent sembler complexes et donner l’impression d’éloigner de l’essentiel. Et si elles en viennent à diviser plus qu’à unir, alors peut-être est-il bon de revenir à la simplicité originelle.

Je me doute que cette lecture peut surprendre, parfois même déranger. Je ne l’impose pas. C’est simplement le fruit d’un cheminement personnel, que je partage avec sincérité, et qui me bouscule moi-même en premier. C’est une invitation à réfléchir autrement, à dialoguer, et à s’ouvrir ensemble à la beauté et à l’actualité du message de Jésus.

Et ce message… je ne crois pas qu’on puisse vraiment s’y opposer, sauf peut-être à ce que les traditions ont projeté sur lui : des cadres rigides, des peurs, des punitions, des exclusions. Car ce que Jésus enseigne touche à ce qu’il y a de plus vivant, de plus universel en chacun. Il ne propose pas une vérité exclusive qui opposerait les uns aux autres, mais une vérité qui rassemble, qui appelle à l’unité, à l’humilité, à une disponibilité aimante. Je ne crois pas qu’il s’agisse ici d’un message religieux au sens confessionnel du terme – mais bien du Souffle d’amour et de vérité qui rend libre et traverse toutes les frontières. Dieu est le Dieu de tous, et le Père de Jésus est le Père de tous. Il ne s’agit pas d’appartenir à une étiquette, mais d’un retour à la Source, pour vivre et incarner la Loi d’amour. Et peut-être que c’est là, simplement, que tout commence.

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