J’étais endormie, mais mon coeur veillait; et voici la voix de mon bien-aimé qui heurtait… que lui direz-vous ? Que je languis d’amour. (Cantiques des cantiques 5:2-8)
Dans la vision mystique de notre relation intérieure avec Christ, être déjà saisi par Christ et continuer à le chercher ne sont pas antagonistes.
« J’étais endormie, mais mon coeur veillait » (Ct 5:2)
L’union parfaite entre l’Humanité et Dieu est déjà accomplie en Jésus Christ et pourtant il s’agit du processus individuel de l’âme de s’éveiller à cette union divine, de naître à cette réalité d’en haut.
Dans les premiers pas du sentier intérieur, nous y découvrons une alternance douloureuse entre le touché amoureux du Bien aimé et son apparente absence.
« la voix de mon bien-aimé qui heurtait: Ouvre-moi, ma soeur, ma bien-aimée, ma colombe, ma parfaite !…J’ouvris à mon bien-aimé; mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait disparu » (Ct 5:2-6)
L’amoureux de notre âme frappe à la porte de notre coeur. C’est comme si nous pouvions presque déjà sentir ses parfums… Nous lui ouvrons notre attention, notre âme toute embrasée. Et voici le Bien-aimé semble déjà s’être retiré….
« Le guet qui faisait la ronde par la ville me trouva; ils me frappèrent, ils me blessèrent; les gardes des murailles m’ôtèrent mon voile. » (Ct 5:7)
Au-dedans, il semblerait même que nous sommes malmenés par notre Bien-aimé, par ces apparentes et fréquentes absences intérieures. Nous sommes en réalité maltraités et désinformés par ce « voile » : nos perceptions extérieures, nos traditions, nos faux raisonnements, nos émotions primaires.
Nos sens intérieurs sont comme dans un brouillard, un engourdissement, où ils ont besoin de se réveiller, de se familiariser à la Présence constante du Dieu d’amour. Et enfin « les gardes des murailles m’ôtèrent mon voile » intérieur…
« Si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je languis d’amour. » (Ct 2:8)
La Sulamite s’écriera « Dites-lui que je suis malade d’amour ».
Lui n’est jamais statique, bien qu’il demeure éternellement dans les profondeurs de notre âme. Et dans cette irruption d’amour, Son mouvement divin nous entraîne progressivement à Le rejoindre dans sa propre danse. Notre coeur semble ne pas anticiper Ses pas, mais plutôt s’unir à son mouvement présent.
Nous réalisons alors, que lorsqu’il nous paraissait absent, nous n’étions simplement pas au bon endroit de notre intime intérieur pour L’accueillir. Finalement Il nous apprend à naviguer en nous-mêmes pour y suivre Sa présence…
Pour certains nous y verrons de la folie , et pour d’autres ils reconnaîtront une partie de leur sentier d’amour avec le Bien-aimé !
Passer d’ une sensation de plénitude intérieure à une sensation de vide et de sécheresse intérieure; tout ça en un laps de temps sans comprendre pourquoi…
J’ai toujours trouvé cela pénible par incompréhension. Parfois j’en venais même à me demander si ce n’est pas une attaque de l’ennemi…😅
Je ne voyais vraiment pas les choses comme cela….même si jusqu’ici je me demande toujours, quel est l’intérêt de ce petit jeu de cache-cache…
C’est à chaque fois un régal de vous lire claire et toi.
Merci, vous êtes abondamment bénis.
Et oui, l’Amour divin pur et parfait, défiant toute logique humaine, paraît toujours un peu fou, surtout lorsqu’on ne lâche pas prise 😉.
Tu dis que nous sommes « malmenés par un voile intérieur… ». Comme je suis d’accord avec toi ! J’ai l’impression qu’à chaque fois que notre coeur est embrasé par une nouvelle révélation de l’Amour du Père, notre « moi » rapplique illico, pour en « faire » quelque chose. Soit la réajuster à notre propre et archaïque perception des choses, soit l’analyser par nos raisonnements souvent douteux et influencés par notre culture, nos traditions etc… ou encore la mesurer à nos sentiments, nos émotions, alors que cela transcende toujours ce que lon croit connaître de toutes façons et qu’il nous suffit juste d’en jouir dans l’instant présent et de la garder dans le repos de nos coeurs.
Je ne veux donc plus être « hors de moi » (Ct 5 v6), lorsqu’Il me parle, mais me rappeler toujours que je sais où le trouver : « mon bien-aimé est descendu à son jardin » (Ct 6 v2), au jardin de mon cœur et Il y « cueille des lis » !!! Wouahhh!
Alors voilà, s’il est vrai donc qu’il trouve son plaisir en moi, je ne veux plus quelles que soient les circonstances extèrieures ou les couches de voiles intérieurs qu’il y aura à soulever, vivre comme une « mal-aimée », mais comme une bien-aimée du Roi des rois, de Celui qui Est l’Amour Parfait!
Merci Stéphanie pour cet apport, encore une fois !
Quand tu veux pour écrire tes articles sur le blog 😉
Quand ce jardin intérieur, dans les profondeurs du coeur est atteint, on sait où goûter ses saveurs et humer ses parfums… Cette connaissance du lieu au dedans est le début de la romance divine 🙂