Voici quelques réflexions concernant le thème de la Justice…
Jésus s’est fait péché afin que nous soyons justice de Dieu en Lui. (2Co 5:21) – Alors qu’est-ce que la justice ? et qu’est-ce que l’injustice ?
La bonne nouvelle de Jésus Christ nous dévoile ce qu’est la justice de Dieu, mais aussi ce que veut dire l’injustice…Et nous avons certainement besoin de revoir cette notion bien souvent tordue par nos vieilles conceptions religieuses 😉
D’abord la « justice » en hébreu est « tzadok » qui originalement contient la notion d’une échelle ou d’une balance en équilibre dans un système de poids et de mesures utilisé à des fins commerciales. En grec il s’agit du mot « dikaios » de la racine « dikè » signifiant dans d’anciens textes philosophiques grecs sans connotations chrétiennes (comme Homer par exemple) « une manière habituelle de se comporter, la conformité », ou bien « le moyen de se sentir lié aux autres » ou encore « un moyen de trouver sa ressemblance l’un dans l’autre ».
Ces définitions peuvent nous aider à sortir de notre perception habituelle de la justice. En effet la justice de Dieu parle en premier de retrouver, de restaurer notre poids, notre mesure dans la balance divine où tout sentiment d’infériorité, de condamnation, d’accusation, ou de pression à devoir faire est complètement annulé, inutile et inexistant.
La justice de Dieu s’accomplit à travers la foi, nous la saisissons lorsque nous croyons ce que Dieu voit et croit nous concernant ! En premier lieu, la justice de Dieu n’est pas les œuvres qui découlent d’un comportement « juste » mais plutôt de ce que Christ a accompli.
Notre intégrité parfaite (innocence, pureté, droiture, sainteté, etc…) est fondée et enracinée dans le « tout est accompli » de Christ. L’œuvre parfaite de Christ est la justice de Dieu pour nous. La qualité parfaite de cette Justice Ultime est accessible dans le repos de la confiance. C’est tellement bon de réaliser que cette Justice tellement enviée de tout zélé religieux est finalement une expérience vécue dans la confiance de ce que Dieu pense et voit à notre sujet ! Christ est venu restaurer et révéler ce qui a toujours été vrai dans le coeur du Père concernant l’intégrité parfaite de notre identité. La fondation de la nouvelle création est basée sur la Justice de Christ, qui révèle la pensée divine depuis toute éternité pour la création entière. S’unir à la pensée de Dieu et se mettre d’accord avec ce qu’Il croit est finalement un premier acte d’humilité pour vivre la Justice céleste ! Celle-ci ne dépend pas de nos propres efforts pour atteindre le standard divin.
Ainsi la définition de l’injustice est en premier celle-ci : travailler à sa justice, à sa droiture par ses propres efforts ! L’injustice était ce qui définissait le mieux l’état spirituel de l’élite religieuse à l’époque de Jésus. Cette élite possédait pourtant une connaissance érudite des écritures et respectait un nombre impressionnant de rituels pour atteindre un sentiment de justice intérieure. En fait l’injustice est la base de tout système religieux car elle incite l’Homme à mériter ce statut devant Dieu. Elle nourrit le sentiment de propre justice par les propres moyens de l’Homme. Elle continue de faire goûter aux hommes les fruits périmés de l’ancienne création, celle que Dieu a déjà ensevelie dans la mort de Christ ! Elle dépend du travail de l’Homme et non de celui de Dieu. L’injustice rend captive l’Homme dans la perception limitée et tordue qu’il a de lui même. Elle est en même temps le résultat du comportement d’une Humanité ne connaissant pas sa véritable identité et vie en Dieu, révélée en Christ.
Dans la version Septante de l’ancien testament, le terme grec utilisé pour « mal » lorsqu’il est parlé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est « poneros« . Sa racine « ponos » veut en premier dire « dur labeur, travail, peine ». Cette définition peut aider à éclairer la raison des malédictions (Gen 3:16, 17) qui suivent. Celles-ci sont les conséquences directes d’avoir gouté à la connaissance ou la conscience du « dur labeur » pour accomplir un travail. L’injustice est un fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du « poneros » (dur travail). D’ailleurs dans son commentaire biblique Spiros Zodhiates indique que le mot « díkaioi » (justice) est en contraste avec le mot « poneros« . A l’origine, l’injustice est liée à une conscience tordue d’un besoin de travailler durement pour mériter quelque chose. La notion du mal et celle d’un terrible et dur labeur sont bibliquement liées ! La loi de Moïse a servi à « pousser » l’Homme dans ses propres retranchements pour accomplir ses exigences, et lui montrer le mal qu’il produit lorsqu’il tente de faire le bien par ses propres moyens ! La Justice quant à elle est le fruit spontané et reposant de l’arbre de la Vie, Christ en nous. L’Homme devait apprendre durement et nécessairement que malgré toutes ses capacités et compétences, il ne peut se suffire à lui-même, par ses propres forces, pour atteindre tout le bien qu’il souhaiterait. En effet la Justice était, est et sera éternellement un fruit de la communion et de la vie du « Père, Fils et Saint Esprit » ! La Justice ne sera jamais une expérience vécue dans la solitude, elle impliquera toujours la relation/famille divine du Père, Fils et Saint Esprit !
Encore une fois, je me retrouve à répéter que la Grâce est l’unique contexte valable et réel pour révéler et communiquer la Justice d’en-haut, celle qui trouve sa source et son accomplissement en Dieu ! Sans la grâce, la justice devient une « vertu » et un travail tirant son origine dans l’Homme et non en Christ. Seule la Grâce dévoile la vérité éternelle de la Justice, celle qui a toujours été présente dans le cœur et la pensée du Père pour l’Homme. Celle-ci implique le repos des œuvres et la satisfaction qu’expérimente Dieu lorsqu’il voit sa création au septième jour (Gen 2:2-3) ! De nouveau Christ a racheté et révélé cette nouvelle création du septième jour. L’Homme n’a plus besoin de prouver sa droiture, Dieu Lui-même l’a accompli et statué !
Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice s’obtient par la loi, Christ est donc mort en vain. (Gal 2:21)
…Je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi de Christ (Phi 3:8-9)
…parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu venant de (« ek ») la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit: Le juste vivra par la foi (…celle de Dieu ! ) (Rom 1:17)
Mais pour vous, qui respectez mon nom, se lèvera le soleil de justice, et la santé sera dans ses rayons, et vous sortirez et bondirez comme les veaux d ‘une étable
(Malachie 4:2)
…Car la grâce de Dieu apportant le salut a brillé sur tous les hommes (Tite 2:11)
Bonjour Fabien,
merci pour ce partage intéressant.
Je ne connaissais pas la notion « poneros ».
Dans mon parcours, la justice me semble être l’ajustement, être ajusté, à la pensée divine, comme on accorde une corde de guitare. L’injustice c’est être désaccordé, pas au diapason, pas en harmonie avec ce qu’on doit être, ce pour quoi on est créé. Ou être remis sur les rails qui nous conduisent à la plénitude de Christ qui est le but de Dieu pour toute la création. Il y a là cette notion de recevoir ce qui est (en Christ) plutôt que de produire pour obtenir.
Tout ça est à méditer.
Didier
Bonsoir Didier, je suis complètement d’accord avec toi sur la notion du réajustement et de l’harmonie.
C’est aussi s’unir à la pensée de Dieu (Christ) nous concernant qui rééquilibre notre « identité » dans nos pensées et notre expérience.
Comme tu dis, c’est à méditer !
Oui, c’est très profond ce que tu dis… « C’est aussi s’unir à la pensée de Dieu (Christ) nous concernant qui rééquilibre notre « identité» » oui. Même découvrir notre réelle identité, quelle soit formée en nous, être créé à son image.
C’est aussi ça le sens des miracles : un homme est fait pour marcher pas pour être paralytique, en guérissant l’homme bloqué, immobilisé, Jésus réajuste l’homme physiquement à ce qu’il doit être et annonce le réajustement spirituel, le retour à la vie, le mouvement (pareil pour les aveugles, etc.).